BÉBÉ SECOUÉ, VIE BRISÉE - L'Infirmière Magazine n° 286 du 01/10/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 286 du 01/10/2011

 

BONNES PRATIQUES

Actualité

La HAS a diffusé des recommandations auprès des professionnels de santé pour lutter contre le syndrome du bébé secoué.

Quelque 200 syndromes du bébé secoué (SBS) recensés chaque année en France, mais sans doute bien plus en fait(1). Pour lutter contre un geste aux conséquences gravissimes, la Haute Autorité de santé a émis des recommandations. L’audition d’experts a permis de dégager deux axes de travail : l’amélioration de la prise en charge grâce à de meilleurs diagnostics, et la prévention systématique auprès des nouveaux parents.

Convulsion, coma, apnée sévère, diminution des compétences ou vomissements, autant de signes qui doivent alerter. Il convient alors de pratiquer un examen complet du bébé, nu. Il est, notamment, « fondamental » de reporter le chiffre du périmètre crânien sur le carnet de santé, insiste Mireille Nathanson, pédiatre à Bondy (93). Côté parents, il apparaît que les secoueurs (à 70 % des hommes, souvent le père ou le beau-père) n’avouent presque jamais le geste maltraitant à la communauté médico-soignante (mais plutôt à la police ou la justice), et leurs explications se révèlent souvent variables et incohérentes.

Mise à l’abri

Florilège de mensonges souvent avancés pour se couvrir : la chute accidentelle, le choc involontaire contre les barreaux du lit, le jeu de « l’avion » ou encore des gestes de réanimation maladroits… En cas de soupçon de SBS, l’hospitalisation immédiate s’impose, pour examens complémentaires et mise à l’abri. La marche à suivre en matière de signalement, et selon la probabilité diagnostique, est détaillée dans les documents accessibles sur le site de la HAS(2). Une démarche d’autant plus importante que les experts évaluent le taux de récidive du secouement à 50 %… Même s’il suffit d’une fois pour provoquer le décès.

1– Le syndrome du bébé secoué est un sous-ensemble des traumatismes crâniens infligés (TCI) ou non accidentels, dans lequel c’est le secouement (seul ou associé à un impact) qui provoque le TCI. Il survient le plus souvent avant l’âge d’1 an (âge médian : 5 mois).

2– Adresse abrégée : http://bit.ly/has-bbsc

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Version complète de cet article sur notre site, en date du 15/09/2011