2011 et ses contradictions

Dédier une année entière au patient et à ses droits devrait inciter à l’optimisme au regard des divers plans, priorités ou actions attendus à cette occasion. Pourtant, à la veille de la Journée européenne des patients du 18 avril, les Français concernés peuvent-ils encore être confiants après ce début d’année marqué par l’austérité ?

Déclarer 2011 année des usagers et de leurs droits, et, dans le même temps, en janvier, abaisser le remboursement des médicaments à vignette bleue et des dispositifs médicaux ; en février, augmenter le seuil d’application du forfait hospitalier et de la part supportée par l’usager pour les actes médicaux compris entre 91 et 120 euros ; et, en mars, restreindre les conditions de prise en charge des frais de transport pour les malades souffrant d’une affection de longue durée…, est pour le moins contradictoire ! Le projet de suppression de l’hypertension artérielle de la liste des affections de longue durée, dont l’issue sera connue en avril, pourrait venir à son tour contrarier notre optimisme. Même si l’on peut espérer que les différentes couvertures complémentaires pourront aider les malades à faire face à ces dépenses cumulées, comment rassurer ceux qui ne peuvent financer une mutuelle ? Leur précarisation pourrait ternir la belle image d’égalité face aux soins prônée par notre nation, et renforcer les signaux d’inquiétude des défenseurs de notre système de santé descendus dans la rue le 2 avril.

Gardons l’espoir que 2011 ne soit pas uniquement l’année des restrictions, et que les actions engagées pour améliorer l’accueil et l’information des patients ou l’aide aux aidants seront autant de perspectives d’être soigné avec respect et équité.