LES AES À LA BAISSE - L'Infirmière Magazine n° 274 du 01/03/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 274 du 01/03/2011

 

ACCIDENTS D’EXPOSITION AU SANG

ACTUALITÉ

Les IDE sont les premières victimes d’accidents d’exposition au sang, que les précautions standards permettent souvent d’éviter.

L’incidence des accidents d’exposition au sang (AES) a baissé de 16,9 % en quatre ans, pour s’établir à un taux global de 7,4 pour 100 lits d’hospitalisation en 2008. C’est l’un des notables résultats de l’analyse des données collectées cette année-là dans 709 établissements volontaires et extrapolées à la France entière (1). Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008, les cinq centres de coordination de lutte contre les infections nosocomiales (CClin) de France ont fait remonter 16 282 déclarations d’AES.

Les accidentés sont à 60 % du personnel paramédical, loin devant le personnel médical (16,5 %). Plus de quatre victimes sur dix (43,2 %) sont des infirmières, 4,7 % sont des Ibode, 1 % des Iade, 0,6 % des puéricultrices, 0,3 % des cadres de santé et 9,5 % des élèves infirmiers. Dans près de six cas sur dix (57,8 %), la personne a été prise en charge moins de quatre heures après la survenue de l’AES, même si, est-il précisé dans le rapport de l’Institut de veille sanitaire publié en février, « le délai moyen de prise en charge d’un AES par projection est plus élevé que celui d’un AES percutané ».

Intérimaires vulnérables

Nombreux sont les AES (57,1 %) qui surviennent dans les deux premières années de la prise de fonction dans un service. D’ailleurs, si leur taux global a significativement baissé, « les réseaux de médecins du travail font remonter depuis 2002 une recrudescence des AES associée au recours croissant à des personnels intérimaires », notent les auteurs du rapport. « De la même manière, la proportion des victimes d’AES ayant moins d’un an d’ancienneté dans le service est élevée », mais stable, de l’ordre de 30,4 % en 2008. Quant à la nature des AES, 70,3 % sont des piqûres, 16,7 % des projections et 10,3 % des coupures. Au total donc, huit sur dix sont percutanés, la majorité des piqûres et coupures étant superficielles. Quant aux projections, elles concernent le plus fréquemment les yeux, suivis de la peau lésée. Dans la grande majorité des cas, l’agent est seul en cause, une tierce personne– collègue ou patient – n’étant impliquée que dans 16 % des cas. Au total, près de la moitié (45,8 %) des accidents percutanés « auraient pu être évités par la seule observance des précautions standards », estime le rapport.

Gare aux projections

Parmi les actes infirmiers effectués lors de la survenue d’un AES percutané, près d’un sur deux (47,6 %) sont des injections, trois sur dix sont des prélèvements sanguins et environ 15 % sont des perfusions. Si les actes infirmiers, médicaux, chirurgicaux et de soins de nursing sont à l’origine de plus des trois quarts (76,5 %) des accidents percutanés, 18,5 % de ceux-ci surviennent néanmoins « lors de tâches hors contact direct avec le patient » : rangement, nettoyage, manipulation et transport de déchets, etc. Une majorité des AES percutanés surviennent non pas pendant, mais après le soin au patient ou la tâche réalisée hors contact direct avec celui-ci, apprend-on encore.

Quant aux AES par projection oculaire ou sur le visage, un acte infirmier en est à l’origine dans 30 % des cas. « Les actes infirmiers les plus fréquemment à l’origine de projections sont secondaires à une intervention sur une perfusion », est-il précisé.

1– Lire « Raisin. Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français en 2008 », 2011, 87 pages, disponible sur www.invs.sante.fr.

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ELLE L’A DIT

« J’ai confiance dans nos infirmiers et nos infirmières, y compris ceux qui ne sont pas inscrits à ce jour [à l’Ordre]. Je souhaite les voir tous continuer à exercer librement et sereinement leur métier au bénéfice de nos concitoyens. »

NORA BERRA

SECRÉTAIRE D’ÉTAT À LA SANTÉ