UNE FILIÈRE INNOVANTE - L'Infirmière Magazine n° 273 du 15/02/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 273 du 15/02/2011

 

RISQUE INFECTIEUX

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… ÉTABLISSEMENTS

Le CHU de Limoges et plusieurs Ehpad environnants ont été primés pour leur gestion des risques associés aux soins.

Voilà une filière dont on aimerait qu’elle fasse des petits dans toute la France ! », déclarait Claude Rambaud, présidente du Lien, association de défense des usagers de la santé, lors de la remise de son « Prix Établissement » (voir encadré). À l’origine de la distinction, une convention inter-établissements visant à éviter aux personnes âgées des Ehpad signataires un passage inutile par le service des urgences du CHU en cas de transfert, et à supprimer les hospitalisations inadaptées. De quoi diminuer le temps d’attente et mieux maîtriser un risque infectieux dont on sait qu’il est trois à cinq fois supérieur chez cette catégorie de patients, souvent porteurs de plusieurs pathologies. Pour agir au plus vite, une unité mobile gériatrique (UMG) pilote a d’abord été lancée en 2005. Constituée d’un médecin gériatre, de deux infirmières, d’une assistante sociale, d’une secrétaire et d’un psychologue, l’UMG oriente les patients de plus de 75 ans vers des professionnels spécialisés. Qu’il s’agisse de patients hospitalisés ou en transit aux urgences, l’équipe évalue les aspects médico-sociaux relevant de la médecine gériatrique.

Agir vite

Un numéro de téléphone a été mis en place pour que tous les professionnels de santé et médecins de ville puissent recueillir un avis auprès de l’UMG ou planifier une hospitalisation. Un secteur de post-urgences gériatriques a ensuite vu le jour. « Il s’agit de lutter contre une idée reçue : celle qu’avec les personnes âgées, il faut prendre son temps, que plus longtemps elles restent à l’hôpital, mieux c’est, explique le Pr Thierry Dantoine, chef du service de médecine interne gériatrique au CHU de Limoges. Au contraire, notre objectif est d’agir au plus vite pour éviter la décompensation et la perte d’acquis. » En six mois d’essai, les premiers résultats ont été rapides : près de 150 personnes ont regagné leur domicile sans être hospitalisées et la durée moyenne de séjour a été divisée par deux.