AU TRAVAIL ! - L'Infirmière Magazine n° 273 du 15/02/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 273 du 15/02/2011

 

SÉNAT

ACTUALITÉ

À l’occasion d’une proposition de loi réformant la médecine du travail, l’Ordre prend position sur les infirmiers concernés.

Le Sénat a adopté, le 27 janvier, une proposition de loi(1) relative à la médecine du travail, d’initiative centriste et soutenue par communistes et verts se sont abstenus. Le texte doit être examiné en première lecture par l’Assemblée nationale. Ses 17 articles reprennent, en partie, les dispositions de la loi de réforme des retraites censurées par le Conseil constitutionnel pour vice de forme. Parmi les nouveautés, la possibilité de recourir à des internes pour pallier la pénurie de médecins du travail. L’équipe des services de santé au travail devra être « pluridisciplinaire », avec « des intervenants en prévention des risques professionnels et des infirmiers » autour des médecins du travail qui « animent et coordonnent », précise le texte.

Formation insuffisante

À l’initiative de la rapporteure Anne-Marie Payet, le médecin bénéficiera du statut de salarié protégé, mais pas les autres membres de l’équipe, malgré l’insistance de l’opposition pour arracher cette garantie. Le Groupement des infirmier(e)s du travail(2) déplore d’ailleurs que la proposition de loi sénatoriale ne « souligne que très sporadiquement le rôle des infirmier(e)s de santé au travail ».

Profitant de cette activité parlementaire, l’Ordre national des infirmiers a rendu public un rapport(3) sur l’état des lieux et les perspectives d’évolution de l’exercice d’infirmier de santé au travail (IST). Parmi les constats, celui que la formation initiale des quelque 4 000 infirmières diplômées d’État exerçant dans ce secteur ne les y prépare que très peu, et que seules 25 % d’entre elles ont bénéficié d’une formation complémentaire(4). L’Ordre préconise de reconnaître l’IST comme une spécialité, à l’instar des Ibode, Iade et puéricultrices, et revendique pour cela un diplôme de niveau master. L’instance juge également nécessaire de mieux garantir l’indépendance des IST en revoyant leur chaîne de dépendance hiérarchique, et de créer un poste d’IST conseiller technique au sein des directions régionales du travail et de l’emploi.

1– Disponible à l’adresse suivante : www.senat.fr/leg/tas10-057.html

2– Association professionnelle « loi 1901 ».

3– « De l’infirmier du travail à l’infirmier spécialisé en santé au travail », 39 pages, à lire sur le site de l’Ordre : www.ordre-infirmiers.fr

4– Licence ou diplôme interuniversitaire en santé au travail.