Un jeune chez soi - L'Infirmière Magazine n° 261 du 01/06/2010 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 261 du 01/06/2010

 

Hébergement

Du côté des associations

PariSolidaire met en relation des seniors qui ont une chambre disponible dans leur logement et des jeunes. L'association propose un cadre à cette cohabitation.

actuellement, 200 binômes, un senior et un jeune, cohabitent par l'intermédiaire du PariSolidaire. Une personne âgée qui souhaite se sentir moins seule ou qui a besoin d'être aidée ponctuellement propose une chambre dans son logement à un jeune de moins de 30 ans. Le senior se signale auprès de l'association. Une première visite lui est rendue afin d'écouter ses attentes, de vérifier les conditions d'hébergement et d'évaluer son degré de dépendance. La famille est le plus souvent présente. « Au début, nous accordions beaucoup d'importance aux critères de la grille AGGIR, explique Aude Messéan, cofondatrice de l'association. Nous ne pensions pas descendre en dessous du GIR 5. Puis, nous nous sommes aperçus qu'une personne en GIR 1 pouvait être prise en charge de 6 heures du matin à 21 heures et demander beaucoup moins d'attention qu'une autre en GIR 5. »

équilibre fondamental

Les employés du PariSolidaire évaluent avec le senior les besoins qu'il met en avant. « Nous veillons à ce qu'il n'y ait pas une trop grande attente affective, souligne Aude Messéan. Ce qui n'empêche pas de grandes histoires entre un jeune et un senior ! » Celui-ci doit choisir entre les formules« conviviale » et « solidaire ». Pour la première, le jeune exerce une présence rassurante, notamment la nuit, et est accueilli chez son hébergeur moyennant une participation financière. Dans le second cas, il ne paie rien au senior, mais s'engage à être présent le soir, selon des modalités définies entre les deux personnes. Attention, cette formule ne correspond pas à un emploi- jeune. L'équilibre entre les deux parties est fondamental pour le bon fonctionnement du PariSolidaire. D'où l'importance de la charte de l'association, qui précise que « la cohabitation se veut conviviale, sans rapport de subordination entre les personnes concernées ».

L'association reçoit beaucoup de candidatures de jeunes à la recherche d'un logement, mais les profils ne correspondent pas tous à la cohabitation solidaire. Le jeune doit d'abord remplir un dossier qui ne fait pas moins de sept pages. Rendez-vous est ensuite pris à l'association. « Nous avons déjà une petite idée de son profil avant de le rencontrer, commente Aude Messéan. Nous lui posons des questions sur son rapport à la vieillesse, la maladie et la mort. » Il s'agit d'évaluer la valeur morale de la personne et sa sympathie pour les personnes âgées. Quand un jeune est sélectionné, reste à trouver le senior qui lui conviendra, pour constituer le binôme idéal. Et l'expérience aide. Depuis sa création, il y a cinq ans, Le PariSolidaire a permis la mise en place de 1 100 binômes.

charte d'engagement

Quand l'association pense que deux personnes « iraient bien ensemble », elle convient d'un rendez-vous chez le senior. Le jeune s'y rend seul. Les deux personnes peuvent alors juger par elles-mêmes si elles souhaitent vivre ensemble, et mettre au point les modalités de leur vie en commun. Si les deux parties sont convaincues, le jeune et le senior deviennent adhérents de l'association, signent sa charte, ainsi qu'une convention d'hébergement et un état des lieux.

aides financières

PariSolidaire est garante du bon équilibre entre les deux parties, mais elle ne se substitue pas aux personnes. Dans les deux mois après l'installation du jeune, un des employés de l'association se rend à domicile afin de vérifier que tout va bien et d'améliorer les dispositions qui demandent à l'être. Une fois par mois, le jeune, qui doit également être protégé, donne de ses nouvelles par mail ou par téléphone, et il est tenu de prévenir l'association si des éléments imprévus surviennent. En cas de dysfonctionnement important, la cohabitation est suspendue.

L'association a reçu l'aide du conseil général d'Ile-de-France, pour trouver son local parisien et employer deux personnes dans le cadre des emplois-tremplin. Elle est également subventionnée par le ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité. Les départements des Yvelines, du Val-de-Marne et de l'Essonne apportent leur soutien. PariSolidaire a pu bénéficier du Fonds social européen à deux reprises. Elle anime le réseau Cosi, Cohabitation solidaire, intergénérationnelle, qui regroupe une vingtaine d'associations reconnaissant sa charte.

Contact

PariSolidaire

15, rue de Senlis

75017 Paris

01 42 27 06 20/50

http://www.leparisolidaire.com

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