Traitement de la schizophrénie - L'Infirmière Magazine n° 259 du 01/04/2010 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 259 du 01/04/2010

 

santé mentale

Fiches

La schizophrénie est une psychose qui atteint la pensée, la perception, les sensations et l'élan vital du patient.

OBJECTIFS DU TRAITEMENT

La mise sous traitement permet l'amélioration des symptômes gênants et le retour à une qualité de vie satisfaisante. Elle favorise la recherche de réinsertion dans la société. Elle limite les rechutes et les hospitalisations. La schizophrénie est traitée par les neuroleptiques et les antipsychotiques atypiques, souvent en association avec une psychothérapie :

- Zyprexa® (olanzapine) 5 mg, 7,5 mg, 10 mg et Zyprexa Velotab® orodispersible : 1 comprimé par jour.

- Risperdal® (rispéridone) 1 mg, 2 mg et 4 mg : 1 comprimé le soir.

- Risperdalconsta® LP (Rispéridone), ampoules injectables : 1 injection IM de 25 mg tous les 15 jours.

- Loxapac® (loxapine) 25 et 50 mg, Leponex® (clozapine) 25 et 100 mg : 1 prise le soir.

ACOMPAGNEMENT DU PATIENT

Le contrôle de l'observance

Le patient doit respecter la prescription, ne pas arrêter son traitement ni diminuer les doses de lui-même en raison d'une inefficacité ou d'effets secondaires. Il faut le motiver en soulignant l'importance de la poursuite des antipsychotiques.

L'attitude d'écoute

Elle permet de soulager la souffrance psychique et de faire baisser l'angoisse du patient. La verbalisation donne des indications sur la venue d'une crise ou sur l'amélioration de son état psychique. En maintenant le contact avec lui, on évite qu'il se replie sur lui-même. La communication non verbale, où la parole peut être absente, sera un moyen de communiquer (regard, intonation de la voix, silence, attitude, signe symbolique). Il faut être constant dans le relationnel établi et ne pas improviser.

L'évaluation de l'état psychique

Les cinq éléments fondamentaux de la schizophrénie sont recherchés : la dissociation, l'ambivalence, le repli, les idées délirantes et l'étrangeté. Chez le schizophrène, il y a perte de contact avec la réalité.

Les contacts avec l'entourage

Il faut adopter une attitude concertée entre le patient, l'équipe médicale et la famille. Les personnes qui entourent le malade doivent apprendre à reconnaître rapidement les premiers signes d'une crise. Il sera ainsi possible pour le psychiatre de réajuster et d'adapter le traitement.

EFFICACITÉ À CONSTATER

L'amélioration des symptômes positifs

Les antipsychotiques atypiques agissent rapidement sur :

- Les hallucinations

Le schizophrène voit ou ressent sur ou dans son corps des choses qui n'existent pas. Il entend une ou des voix venant de l'extérieur ou de lui-même. Il peut être poussé par ces voix à commettre des actes graves (meurtre).

- Les idées délirantes

Elles ont un caractère irrationnel et inébranlable. Les patients sont conflictuels et agressifs. Ils se sentent espionnés et tout visiteur est soupçonné de leur vouloir du mal. L'ambivalence est la tendance contradictoire de haine et d'amour, de crainte et de désir.

- Les troubles de la pensée

Le patient a du mal à s'identifier, il peut passer des heures devant un miroir. Il peut avoir l'impression de ne pas exister, d'avoir un corps dissocié de sa personne.

Le discours, qui était décousu, inadapté à la situation, traduisant une difficulté à traiter l'information et à organiser ses pensées, redevient compréhensif et normal.

L'action sur les symptômes négatifs

- Les troubles du comportement

Les antipsychotiques vont atténuer le manque d'énergie, le manque d'intérêt et l'inaptitude au contact du schizophrène. Ils permettent de faire disparaître le manque de concentration. Le repli sur soi-même s'estompe.

- L'angoisse

Le patient éprouve une anxiété marquée qui peut aller jusqu'à l'attaque de panique. Avec un traitement anxiolytique associé, l'angoisse s'atténue.

L'action sur les troubles affectifs

Les patients ont des idées confuses, donnent l'impression d'être superficiels, affectés, ineptes, niais. Les antipsychotiques font disparaître l'incohérence de la pensée et l'appauvrissement des affects. L'atténuation des émotions ou l'indifférence s'expriment de moins en moins.

EFFETS SECONDAIRES À DÉPISTER

Les antipsychotiques atypiques sont mieux tolérés que les neuroleptiques. On rencontre des troubles :

- du métabolisme : prise de poids, augmentation de l'appétit, hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie, asthénie et oedème ;

- neurologiques : insomnie, agitation, anxiété, somnolence, céphalées. Vertiges et étourdissements. Syndrome parkinsonien rare ;

- de la régulation thermique : hypothermie, syndrome malin des neuroleptiques (rare) ;

- cardiaques : bradycardie et hypotension orthostatique. Tachycardie/fibrillation ventriculaire (très rare) ;

- digestifs et hépatiques : constipation et bouche sèche. Élévation des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT) ;

- endocriniens : augmentation de la prolactinémie, gynécomastie, galactorrhée et tension mammaire. Hyperglycémie (rare), acidocétose. Polydipsie, syndrome de sécrétion inappropriée de l'hormone antidiurétique.