Du tonus à tout âge - L'Infirmière Magazine n° 258 du 01/03/2010 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 258 du 01/03/2010

 

Bien-être

Du côté des associations

Redonner aux personnes âgées le goût de faire du sport et de s'entretenir... C'est le pari de Siel bleu, dans l'Oise.

En partenariat avec les communes et les Clic, ou au sein des Ehpad, Siel bleu propose des activités physiques adaptées au troisième âge. Ces ateliers permettent de préserver et d'améliorer la santé, mais aussi de rendre plus autonomes les personnes âgées.

Siel Bleu a été créée en 1997 à Strasbourg, à l'initiative de deux étudiants en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) qui se sont aperçus au cours de leurs stages pratiques que rien n'était prévu pour encourager l'activité physique des personnes âgées. L'association couvre actuellement 69 départements. Pour la région Ile-de-France/Oise, Siel Bleu fait actuellement appel à vingt animateurs équivalent temps plein spécialisés dans les activités sportives adaptées aux personnes âgées. Celles-ci sont organisées en partenariat avec les collectivités locales et les institutions sociales.

éviter la chute

Ainsi, cinquante ateliers de prévention des chutes ont été mis en place pour l'année 2009-2010. Siel bleu a répondu à un appel d'offres de la Cramif. Douze séances de sensibilisation sont proposées pour un prix accessible à tous. Mélody Pacallet, responsable de Siel bleu Ile-de-France/Oise, explique : « Pour nous, il s'agit de toucher le public le plus "jeune" possible, à partir de 60 ans. Cela permet d'éviter la première chute ou de la rendre moins traumatisante en montrant aux personnes comment se relever. » Pour apprendre à mieux marcher, ou à s'asseoir et à se relever en réduisant les risques de chute, il faut se poser les bonnes questions et analyser son équilibre. Une partie des exercices se déroule au sol. Selon Mélody Pacallet, « les personnes qui suivent ces ateliers sont très demandeuses. Elles nous sollicitent pour aborder tous les cas de figure, en fonction de telle ou telle partie du corps qui aurait été touchée lors de la chute. Nous passons également du temps à parler avec elles. Il est important d'évoquer les peurs ainsi que les chutes déjà endurées. »

muscler sa confiance

Ces ateliers trouvent leur prolongement dans des interventions à domicile pour les personnes en situation d'isolement social. L'association fait alors appel aux réseaux gérontologiques. Les partenaires médico-sociaux organisent le transport des personnes vers la salle de sport, mise à disposition par le Clic ou la commune. Les interventions sont basées sur le renforcement musculaire et la confiance. Il s'agit d'éviter le cercle vicieux qui fait que moins les personnes sont mobiles, plus elles se replient sur elles-mêmes. La gymnastique douce fait rapidement ses preuves, surtout pour celles qui manquent d'exercice. Ces cours permettent également aux participants de retrouver le rythme de rendez-vous réguliers et de nouer de nouvelles relations sociales.

Pour les personnes âgées qui ne parviennent plus à sortir de chez elles, l'association intervient à domicile. Là encore, il s'agit de retrouver une dynamique qui pourra, d'ailleurs, permettre de suivre par suite les cours collectifs. « Nous commençons à leur réapprendre à bouger chez eux, puis à se déplacer dans leur immeuble, puis à redécouvrir leur quartier », résume la responsable de Siel bleu Ile-de-France/Oise.

bilan et suivi

L'association intervient également dans les Ehpad. Des groupes de volontaires se constituent. Ici encore, pour ceux qui le désirent, sont proposés des ateliers « chute », mais c'est la gymnastique « sur chaise » qui est la plus pratiquée : elle est également accessible aux personnes qui ne sont plus mobiles. Les exercices sont variés : échauffement de la tête et des membres, jeux d'agilité pour atteindre des cerceaux, foot sur chaise... Afin d'entretenir la mémoire, un exercice consiste à se passer une balle en donnant le prénom de son voisin, ou en jouant au « petit bac » (1). En fonction de la demande, des groupes plus adaptés aux maladies de Parkinson ou d'Alzheimer peuvent être constitués. Le nombre de participants est alors limité et les animateurs de l'établissement peuvent participer à la séance. « Les couleurs, le matériel sont plus employés que pour les autres cours, explique Mélody Pacallet. Nous leur prenons les mains et leur montrons ce qu'il faut faire, afin qu'ils le reproduisent. Nous les stimulons aussi beaucoup plus par la voix. »

Siel bleu met à disposition des Ehpad des feuilles d'évaluation, qui sont consultées lors des bilans collectifs. La prise en compte de la participation, de la progression physique et de l'attitude envers les autres permet un autre regard sur l'état du résident. Quant aux personnes qui participent aux séances et qui s'impliquent, elles ont le sentiment de progresser physiquement et d'être soutenues dans leurs efforts. Certaines changent même radicalement d'attitude lors des activités sportives, comme si elles retrouvaient un regain de tonus et de vivacité. Actuellement, Siel bleu Ile-de-France/Oise prépare un nouvel atelier, qui fait appel aux techniques du yoga.

1- Jeu consistant à trouver des noms de pays ou de personnages célèbres commençant par une lettre donnée.

Contact

Siel bleu Ile-de-France/Oise

19, rue Mercoeur 75011 Paris

melody.pacallet @sielbleu.org

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