Les Parm voient rouge - L'Infirmière Magazine n° 257 du 01/02/2010 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 257 du 01/02/2010

 

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Les permanenciers du Samu continuent leur grève, lancée en décembre.

Ce sont eux qui, au téléphone, reçoivent les appels d'urgence, évaluent la présence ou non d'une situation de détresse vitale, dispensent de premiers conseils à la personne qui les alerte, transmettent les informations aux bons intervenants... Les 2 000 permanenciers auxiliaires de régulation médicale (Parm) des Samu exercent une profession discrète ; ils n'en jouent pas moins un rôle capital.

Impasse au ministère

Il est acquis qu'il accèderont bientôt à la catégorie B de la fonction publique, mais les discussions menées avec le ministère de la Santé ont débouché sur une impasse. Au point qu'une grève, lancée par la commission Parm de Samu- Urgences de France et soutenue par les syndicats CGT et SUD santé-sociaux, a été lancée le 28 décembre.

Comme les Parm en grève sont réquisitionnés et continuent à répondre aux appels, la mobilisation est restée peu visible, mais le taux de grévistes a tout de même atteint au moins 76% (selon le ministère), lors d'une journée d'action menée le 12 janvier, avec 85 Samu sur 99 en grève en métropole.

Concours obligatoire

Deux points constituent le noeud du conflit. D'abord, la date du reclassement. « Nous voudrions que le ministère tienne la promesse qu'il nous a faite, c'est-à-dire que la revalorisation ait lieu dès 2010, et non pas en 2011 », affirme Patrice Beauvilain, responsable de la commission Parm de Samu-Urgences de France. Ensuite, l'obligation faite aux agents déjà en poste de passer un concours pour accéder à la catégorie B. « Ce n'est pas habituel dans ce type de situations, déplore Françoise Geng, membre de la direction nationale de la CGT santé- action sociale. Ceux qui échoueraient risqueraient de devoir quitter le Samu ». « Et même si le concours est ramené à une simple formalité, nous voudrions que les fonds nécessaires à l'organisation des épreuves servent plutôt à financer des formations », ajoute Patrice Beauvilain.

Faute de réponse du ministère, la commission Parm a décidé de durcir le mouvement à partir du 18 janvier, via une grève administrative. Il s'agit de ne plus transmettre certaines informations (horaires, identité, facturation) nécessaires à la facturation des interventions des Smur. Si cela ne va pas sans risques juridiques, Patrice Beauvilain y voit le moyen le plus adapté pour « créer un rapport de forces ». « Cela dépendra beaucoup de l'attitude des chefs de service de Samu, qui, dans leur grande majorité, soutiennent le mouvement. »

Dès le 1er janvier, Marc Giroud, le président de Samu-Urgences de France, avait cosigné avec Patrice Beauvilain une lettre à Roselyne Bachelot, lui demandant, entre autres, de réaliser le reclassement dès 2010. Une rencontre avec le ministère devait avoir lieu fin janvier pour, peut-être, débloquer la situation.