De la tête aux pieds - L'Infirmière Libérale Magazine n° 370 du 01/06/2020 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 370 du 01/06/2020

 

OSTÉOPATHIE

L’EXERCICE AU QUOTIDIEN

Laure Martin  

Infirmière libérale à Paris, Florence Bruegghe a découvert l’ostéopathie lors d’une prise en charge pour sa fille. Séduite par cette thérapie, elle en a également fait son métier.

J’ai commencé à travailler à l’âge de 17 ans comme agent hospitalier à l’Assistance publique-hôpitaux de Paris. Rapidement, j’ai repris mes études par le biais de la voie professionnelle pour devenir infirmière. Mais dès le début de mon activité hospitalière, j’ai compris que la hiérarchie était trop pesante pour moi. Nous sommes dans les années 1980 et une amie me fait alors découvrir le libéral. Ce mode d’exercice m’a paru la solution pour avoir davantage de contacts avec les patients. Je me suis spécialisée dans le maintien à domicile des personnes âgées qui souhaitaient mourir chez elles. À l’âge de deux ans, ma fille a eu des problèmes d’endormissement. Je l’ai alors emmenée chez un ostéopathe. Je l’ai vue se détendre, fermer les yeux et je me suis projetée. Ce métier me correspondait. Mais à l’époque, il était difficile d’exercer sans être kinésithérapeute. Beaucoup m’ont dit que je n’allais pas y arriver, car je ne connaissais pas l’anatomie. Je me suis quand même inscrite à l’école, et j’en suis sortie diplômée en 2002. Ce qui me plaît avec l’ostéopathie, c’est de prendre en charge la globalité du corps de la personne. Comme le directeur de l’école nous a conseillé d’utiliser rapidement nos compétences pour ne pas les perdre, j’ai commencé par travailler bénévolement, puis auprès des enfants en situation de handicap. Le bouche-à-oreille a fonctionné progressivement. J’ai alors loué un cabinet deux après-midis par semaine chez un kinésithérapeute-ostéopathe. C’est lui qui m’a amené mes principaux clients. Lorsqu’il a déménagé, il a conseillé à sa clientèle de poursuivre les soins avec moi. En parallèle, ma sœur, sage-femme, m’a demandé de quelle manière je pouvais intervenir auprès des femmes enceintes. À partir de 2005, j’ai ouvert mon propre cabinet. Le matin je travaillais comme infirmière et l’après-midi comme ostéopathe, jusqu’à décider de développer davantage ma seconde activité. J’ai donc poursuivi l’accompagnement de mes patients en fin de vie pour ensuite rester infirmière de quartier. J’interviens uniquement pour les vaccins, les injections, les pansements. Je vais bientôt prendre ma retraite d’infirmière.

L’encadrement des études d’ostéopathie

Dans un rapport rendu public en mai 2012, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait mis en lumière un encadrement insuffisant des conditions d’agrément des écoles d’ostéopathie et une importante hétérogénéité de la qualité des formations dispensées. Au terme d’une concertation avec l’ensemble des représentants de la profession, un nouveau cadre réglementaire a été élaboré. Sur cette base, tous les établissements de formation en ostéopathie, quel que soit le public accueilli, ont dû solliciter un nouvel agrément pour se mettre en conformité, dès la rentrée 2015. Depuis, la formation est fixée à 4 860 heures, dispensées en cinq années. L’objectif du gouvernement était de réaffirmer sa volonté de garantir la qualité des enseignements et des écoles d’ostéopathie sur l’ensemble du territoire, afin de sécuriser la prise en charge des personnes qui y ont recours.