Un Idel blessé par balle - L'Infirmière Libérale Magazine n° 362 du 01/10/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 362 du 01/10/2019

 

EXERCICE

ACTUALITÉ

V. H.  

L’agression, fin août, d’un Idel dans l’Hérault a choqué la profession.

Alors qu’il venait de soigner une patiente handicapée à domicile, un Idel a été blessé par balle le 31 août dernier, à Camplong dans l’Hérault. C’est le mari de la patiente qui lui a tiré dessus au fusil de chasse avant de se retrancher dans son domicile où il a été interpellé par le GIGN. L’Idel, touché à l’abdomen, avait réussi à se réfugier dans son véhicule avant d’appeler les secours qui l’ont transporté à l’hôpital de Béziers. Cette agression vient s’ajouter à une longue liste d’Idels blessés, voire tués, dans l’exercice de leurs fonctions à Angoulême (Charente), Aubenas (Ardèche), Buhl (Haut-Rhin), Calais (Pas-de-Calais), Mayotte, Pélissanne et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Perpignan (Pyrénées-Orientales), Strasbourg (Bas-Rhin) ou Calanhel, un village de 211 habitants dans les Côtes-d’Armor. En égrenant cette liste, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) déplore que « les pouvoirs publics et les autorités n’aient toujours pas fait de proposition sur le sujet ». Un état des lieux de l’insécurité de l’exercice libéral avait pourtant été transmis au ministère de la Santé en avril 2018 après une enquête par questionnaire auprès de la profession. « On y apprenait que 58 % des Idels avaient déjà été confrontés à des situations mettant leur sécurité en danger », rappelle le Sniil. Les actes de violence se dérouleraient dans 85 % des cas au domicile des patients. Les agressions sont généralement physiques et verbales dans plus de la moitié des cas, uniquement physiques dans 9 % des cas et uniquement verbales dans 39 %. Enfin, dans 1,5 % des cas, elles ont donné lieu à un arrêt de travail supérieur à huit jours. « Les Idels exercent sans aucune protection, de jour comme de nuit, auprès de tous types de patients, y compris psychiatriques, et dans tous types de communes ou quartiers, même les plus difficiles », insiste le Sniil. Pour sa part, l’Ordre des infirmiers a mis en place des « référents violence » au sein de chaque conseil départemental ou interdépartemental et propose également une entraide téléphonique.

INFO +

À lire sur ce sujet : l’interview de Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national des infirmiers, sur notre site Espaceinfirmier.fr

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