La riposte en ordre dispersé - L'Infirmière Libérale Magazine n° 362 du 01/10/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 362 du 01/10/2019

 

RETRAITE

ACTUALITÉ

V. H.  

La réforme des retraites annoncée pour l’année prochaine inquiète les libéraux.

Tous les représentants de la profession d’Idel sont inquiets par la réforme des retraites qui vise à créer un régime universel, au risque de faire disparaître, à terme, les caisses autonomes comme la Carpimko (lire l’interview de sa présidente p. 24). Pour autant, ils ne sont pas tous d’accord sur la stratégie à adopter. La manifestation initiée par les avocats, qui a réuni lundi 16 septembre, à Paris, environ 20 000 professionnels libéraux, a été rejointe uniquement par le syndicat Convergence infirmière et l’association Unidel (Union nationale des infirmiers diplômés d’État libéraux). Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) a estimé préférable de « poursuivre le dialogue avec le gouvernement ». Les revendications du syndicat n’en sont pas moins fermes : augmentation de la participation de l’Assurance maladie dans l’allocation supplémentaire vieillesse (ASV) afin de compenser les hausses de cotisations attendues, mise en place d’une assiette de calcul des cotisations retraites sur le BNC (bénéfice non commercial), la sauvegarde des 3,4 milliards d’euros de réserve de la Carpimko au seul profit des professionnels de santé libéraux qui « les ont chèrement acquis » et la continuité du recouvrement par la Carpimko. De la même façon, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a choisi de « miser sur le dialogue » tout en revendiquant « un changement partiel d’affectation de la contribution sociale généralisée en cotisations retraites », une modification qui, selon la fédération, « ne modifierait pas le montant de la cotisation à payer, mais diminuerait le coût réel global pour les Idels ». L’Union nationale des professions libérales (Unapl) a de son côté insisté sur « l’exigence légitime que les réserves des complémentaires (plus de 27 milliards d’euros), constituées par des générations de libéraux, soient sanctuarisées et ne puissent, par souci d’équité, bénéficier exclusivement qu’aux professions qui les ont constituées ».

Une revendication semble avoir déjà été entendue selon l’organisation qui a annoncé fin septembre avoir obtenu des garanties du gouvernement sur le report de la collecte des cotisations par l’Urssaf. « Ce geste de bon sens est à saluer, a-t-elle commenté dans un communiqué . Il montre que le gouvernement n’entend pas rééditer les funestes erreurs qui avaient conduit à la catastrophe du RSI. » Il demeure que la principale crainte de l’Unapl est que les libéraux fassent partie des perdants du nouveau système de retraite universel voulu par le président de la République. « Pour les Idels, les avocats et les orthophonistes, la conséquence de la réforme serait le doublement des cotisations retraites, explique Michel Picon, président de l’Unapl et assureur. Pour les médecins, les cotisations pourraient baisser, mais par conséquent les pensions également ».

Articles de la même rubrique d'un même numéro