Le “patient expert” et l’infirmière | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 361 du 01/09/2019

 

CEFIEC

ACTUALITÉ

V. H.  

Lors des journées nationales du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) en juin, une table ronde a été consacrée aux patients experts.

EN 2017, parmi les onze propositions du Cefiec sur l’intégration de la formation infirmière à l’université, l’une visait à faire entrer la question de la démocratie en santé dans les formations initiale et continue. C’est pourquoi, lors des dernières journées nationales, les organisateurs ont voulu « croiser leurs regards avec celui des patients experts ». « Tout le monde est aujourd’hui d’accord pour dire que l’expérience du patient est devenue un sujet majeur, a expliqué Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé, la fédération des associations de santé agréées. Il ne s’agit pas de demander au patient s’il est content ou non des soins qu’il a reçus, mais de lui poser un certain nombre de questions pour vérifier que les soins qui lui ont été prodigués ont eu les effets attendus. » Un sujet qui semble intéresser les étudiants en soins infirmiers aujourd’hui. « Nous avons eu une intervenante patiente qui est venue nous parler de son expérience du diabète, a raconté Cécile Spehner, étudiante à l’Ifsi de Poissy-Saint-Germain. Je l’ai également constaté en étudiant le rôle de l’infirmière déléguée à la santé publique : la collaboration avec un patient expert est un moyen de travailler efficacement. » Une autre étudiante s’est étonnée que, sur ses terrains de stage, les IDE « ne sont pas complètement au clair sur le sujet du patient expert ». Françoise Sellin est une patiente experte qui intervient en Ifsi et en formation continue au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. « Tout projet de santé s’adresse au patient, il devrait donc toujours y avoir une co-construction avec les patients experts », plaide-telle. Raymond Merle est le fondateur de l’Université des Patients de Grenoble. « L’éducation thérapeutique est un bel exemple de cette co-construction, car cela ne peut pas fonctionner si on ne tient pas compte de l’expérience du patient et de celle de l’équipe pluridisciplinaire », souligne-t-il.