Une Idel à cheval - L'Infirmière Libérale Magazine n° 360 du 01/07/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 360 du 01/07/2019

 

ÉQUITHÉRAPIE

L’EXERCICE AU QUOTIDIEN

Anne-Gaëlle Moulun  

Passionnée par les chevaux, Alexia Boisdron, Idel à Champhol, en Eure-et-Loir, met sa passion au service de ses patients. Elle leur propose des séances d’équithérapie, une prise en charge thérapeutique qui utilise le cheval comme médiateur.

« J’ai toujours aimé les animaux. J’ai débuté l’équitation à l’âge de 3 ans. Nous avions trois chevaux à la maison. Mon diplôme d’infirmière en poche, j’ai cherché un métier dans lequel je pouvais mettre en pratique cet amour des animaux. J’ai trouvé la formation d’équithérapeute proposée par la Société française d’équithérapie, basée au Mans. C’est une formation en deux ans que j’ai effectuée tout en travaillant à l’hôpital. Pour suivre ce cursus, il fallait avoir un niveau minimum en équitation et un diplôme médico-social. Je me suis ensuite installée en libéral, car c’était le mode d’exercice le plus adapté à mon projet. Fin 2018, j’ai commencé à proposer des séances d’équithérapie à mes patients. Je travaille en collaboration avec un centre équestre situé à Mévoisins (Eure-et-Loir). J’utilise principalement ma ponette, que j’ai éduquée moi-même. C’est un animal posé et calme, parfaitement adapté à l’équithérapie. J’ai par ailleurs l’intention d’acheter une petite ferme afin de proposer des séances chez moi. L’équithérapie peut convenir à des personnes ayant des handicaps physiques ou des troubles psychiques (autisme, hyperactivité, troubles des comportements alimentaires, dépression, etc.) ou à des personnes ayant des troubles au niveau social (personnes anxieuses, personnes ayant des troubles de la communication, du langage, etc.). Il est aussi possible de la proposer à des personnes qui n’ont pas de troubles mais besoin d’un moment de détente. En amont, un premier rendez-vous est organisé avec le patient, accompagné ou non de soignants en fonction de ses capacités. Je prends connaissance de ses besoins, de ce qu’elle attend de l’équithérapie, et nous définissons ensemble les objectifs de la prise en charge. Ensuite, les séances se font soit à pied, soit monté, soit les deux. Cela peut être un travail autour du pansage par exemple ou, pour une personne qui a des difficultés à s’affirmer, un exercice où elle doit donner des indications au cheval et se faire respecter. Chaque séance est propre à la personne. Et grâce à mon diplôme de monitrice d’équitation, nous pouvons faire des balades en extérieur. »

Karine Martin, présidente de la Société française d’équithérapie (SFE)

« L’équithérapie, c’est l’utilisation du cheval comme médiateur thérapeutique. Elle s’adresse à la personne dans toutes ses dimensions, aussi bien physiques que psychiques, sensorielles, cognitives et sociales. La Société française d’équithérapie existe depuis 2006. Nous voulions créer un nouvel organisme de formation, car il n’en existait qu’un à l’époque, et par là même développer un réseau professionnel. La formation que nous proposons s’adresse aux professionnels médico-sociaux de niveau bac+2 minimum. Nous avons déjà formé environ 200 professionnels, aussi bien des médecins que des infirmières, des éducateurs, des psychologues, des psychomotriciens, etc. Nous obtenons des résultats très satisfaisants sur le terrain. Tout dépend bien sûr de ce que le patient recherche, mais l’équithérapie a des bienfaits sur la communication, la psychomotricité, la cognition, sur l’estime et la confiance en soi, etc. »