Stop aux fake news ! - L'Infirmière Libérale Magazine n° 355 du 01/02/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 355 du 01/02/2019

 

ÉDITO

ELLES RONGENT À PETIT FEU LA DÉMOCRATIE. Et quand il s’agit de la santé, parfois elles tuent. Les exemples sont multiples mais c’est sans doute dans le domaine de la vaccination que les dégâts des « fausses nouvelles » sont les plus importants. En 1998, l’étude du chirurgien britannique Andrew Wakefield qui prétendait établir un lien entre la vaccination ROR et l’apparition de l’autisme était frauduleuse. Le Lancet, qui l’avait publiée, s’est d’ailleurs définitivement rétracté en 2010. Et pourtant, aujourd’hui encore, la rumeur est toujours aussi tenace, au point de faire douter des jeunes parents dans le monde entier de faire vacciner leur bébé. « Un mensonge peut faire le tour de la Terre le temps que la vérité mette ses chaussures. » Cet aphorisme attribué à l’écrivain américain Mark Twain prend ici une traduction dramatique. Le nombre de cas de rougeole dans le monde a bondi de 30 % en 2017. Parmi les dix menaces contre la santé en 2019, l’Organisation mondiale de la santé liste désormais l’hésitation vaccinale au même rang que la pollution ou l’antibiorésistance.

Vous le savez mieux que quiconque : la confiance dans la médecine ne se décrète pas. Mais parce que les patients confient plus facilement leurs doutes et leurs craintes aux Idels plutôt qu’aux médecins, vous êtes en première ligne pour combattre ces fameuses fake news. Encore faut-il pouvoir faire le tri soi-même tant le vrai et le faux parfois se mélangent, et pas uniquement sur le Web et les réseaux sociaux, comme l’explique l’experte que nous avons interrogée dans ce numéro. À la rédaction et au sein du comité scientifique de l’Infirmière libérale magazine, nous avons à cœur de vous informer aussi complètement que possible pour que vous puissiez vous tenir à jour des connaissances scientifiques et participer aux débats qui agitent le monde de la santé. Pour que vous soyez également en mesure de répondre à toutes ces questions de patients qui commencent souvent par : « J’ai entendu dire que… », et qui surgissent généralement après les soins, pile au moment où vous remballez votre mallette. Pourtant, ce que vous faites à ce moment-là, c’est encore du soin.