Les déserts médicaux gagnent du terrain

LE NOMBRE DE MÉDECINS INSCRITS AU TABLEAU DE L’ORDRE A AUGMENTÉ DE 2 % en 2018 par rapport à l’année précédente mais le nombre de praticiens en activité régulière a encore légèrement régressé, de 0,1 %, soit 198 081 professionnels. Dans son Atlas annuel paru en décembre, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) souligne que le nombre de médecins en activité régulière a chuté de 10 % depuis 2010. La baisse concerne surtout les médecins généralistes, dont le nombre est passé de 94 261 en 2010 à 87 801 en 2018 et qui désertent de plus en plus l’exercice libéral : 42 % sont en cabinet contre 47 % en 2010. Le Cnom relève un « accroissement des inégalités entre les départements les mieux lotis en termes de densité médicale et les départements les moins bien lotis ». En effet, entre 2010 et 2018, le nombre de généralistes a chuté de 9,8 % dans les dix départements les plus denses en présence médicale et de 19,8 % dans les dix départements les moins denses. Une preuve selon l’Ordre des médecins de « l’absence d’effets des mesures incitatives mises en œuvre jusqu’à présent ». Celui-ci constate également que « les difficultés en termes de densité médicale viennent le plus souvent s’agréger à d’autres facteurs de fragilité territoriale » et qu’il existe « un lien très significatif et inversement proportionnel entre densité médicale des départements et population générale ayant plus de 60 ans ». S’agissant des spécialistes, les inégalités de répartition sur le territoire sont très marquées, en particulier chez les psychiatres, les ophtalmologistes et les dermatologues. Toutes spécialités confondues, la moyenne d’âge des médecins en activité atteint 50,7 ans, avec également des disparités : 47 ans en Ille-et-Vilaine et 55 ans dans la Creuse. Enfin, la parité est en passe d’être atteinte : 47 % des médecins en exercice sont des femmes. En outre, elles représentent 59 % des nouvelles inscriptions au tableau de l’Ordre des médecins : 64 % en médecine générale, 61 % dans les spécialités chirurgicales et 46 % dans les spécialités médicales.