Daniel Guillerm, prend la tête de la FNI - L'Infirmière Libérale Magazine n° 354 du 01/01/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 354 du 01/01/2019

 

SYNDICAT

ACTUALITÉ

Laure Martin  

Lors de son congrès annuel, qui s’est déroulé du 11 au 13 décembre à Paris, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a renouvelé son conseil fédéral et élu son nouveau président. Daniel Guillerm, vice-président pendant onze ans, succède à Philippe Tisserand qui a endossé ce rôle pendant douze ans. Interview.

Dans quel contexte avez-vous été élu ?

Daniel Guillerm : Le président sortant, Philippe Tisserand, avait décidé de ne pas se représenter. Dans la mesure où j’étais dans la possibilité d’assurer une continuité avec la politique fédérale que j’ai partagée avec lui pendant onze ans, il m’a paru naturel de proposer ma candidature.

Encore un homme président ..

D. G : Dans la composition du bureau, j’ai veillé à ce qu’il y ait des nouveaux administrateurs, notamment des jeunes et qu’il y ait une forme de parité.

Quels sont vos objectifs pour cette mandature ?

D. G : Dans le contexte que nous traversons et avec la Stratégie nationale de santé, nous observons une volonté des tutelles de réformer le système avec le levier de l’interprofessionnalité. J’ai quelques atouts dans ce domaine pour jeter des ponts. J’ai, par exemple, été à l’origine de la création de la première association financée sur le Fonds d’aide à la qualité des soins de ville (FAQSV), remplacé ensuite par le Fonds d’intervention régional (FIR), en 2003, en Bretagne. J’ai aussi l’expérience d’un mandat à la tête de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers de Bretagne, dans laquelle nous avons développé des projets interprofessionnels, notamment une association dont j’ai assuré la vice-présidence, Geco Lib’.

Comment envisagez-vous votre action ?

D. G : Je l’ai dit aux représentants des tutelles lors du congrès de la FNI : si nous voulons relever le double défi de l’explosion des maladies chroniques et du vieillissement de la population, nous devons asseoir le socle des soins primaires sur le noyau dur que représente le trinôme médecin, infirmier, pharmacien. Peuvent ensuite s’ajouter des masseurs-kinésithérapeutes, des orthophonistes, etc. Pour que cela fonctionne, il faut que ce soit inscrit dans la loi, car jusqu’à présent, des précautions de langage ont été utilisées en parlant de « l’équipe de professionnels de santé le plus souvent au chevet du patient ». Désormais, il faut dire les mots.

Quelles sont vos autres pistes de travail ?

D. G : Le virage ambulatoire ! Nous sommes dans un système d’enveloppes cloisonnées entre la ville et l’hôpital. La fongibilité n’est pas présente. Nous savons que le pays n’a pas les moyens d’augmenter les lettres-clés. Mais les infirmières libérales veulent pouvoir réaliser les missions assignées dans le cadre du virage ambulatoire. Cela repose sur la création d’actes nouveaux et l’octroi de prérogatives que nous n’avons pas. Par exemple, pour la prise en charge des maladies chroniques, les Idels pourraient décharger les médecins de certaines tâches sur protocolisation, hors article 51 qui repose sur des expérimentations. Aujourd’hui, tout le monde regrette la désertification médicale et pourtant on continue de charger la barque des médecins.

Où en sont les négociations conventionnelles ?

D. G : Nous avons un calendrier qui nous mène à fin février avec quatre séances de négociations et un groupe de travail technique sur le bilan de soins infirmiers (BSI). Nous avons cette fois-ci du temps et le sentiment d’avoir été entendus sur le fait que nous demandions de vraies séances de négociations.