Controverse sur le « reste à charge zéro » - L'Infirmière Libérale Magazine n° 354 du 01/01/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 354 du 01/01/2019

 

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ACTUALITÉ

Véronique Hunsinger  

La mise en place progressive du « reste à charge zéro » pour les lunettes, les prothèses auditives et dentaires va-t-elle s’accompagner d’une hausse des cotisations ?

À LA MI-DÉCEMBRE, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, et le président de République ont rappelé les complémentaires à leurs engagements sur le « reste à charge zéro » pour les lunettes, les prothèses dentaires et auditives. La ministre a même qualifié, au micro de France Culture, de « sabotage politique » les hausses de cotisations pour les assurés qui commencent à se profiler. Emmanuel Macron a même convoqué à l’Elysée, le 18 décembre, les trois familles de complémentaires (mutuelles, assureurs privés et institutions de prévoyance). Le chef de l’Etat leur a rappelé qu’une « part importante de la réforme sera prise en charge par l’assurance maladie obligatoire » et que « sa mise en œuvre a été étalée sur plusieurs années afin de limiter le coût pour les complémentaires et d’éviter ainsi tout report à la charge des Français ». Il leur a également demandé « un engagement de maîtrise voire de diminution des frais de gestion dans les prochaines années » ainsi qu’une « plus grande transparence sur leurs frais ».

Lors de l’examen du budget de la Sécu au Parlement, le rapporteur du texte, le député LREM Olivier Véran avait déjà souligné que « le coût du reste à charge zéro pour les complémentaires serait de 250 millions d’euros alors qu’elles remboursent déjà 54 milliards d’euros par an ». Piquée au vif par ces rappels à l’ordre, la Mutualité française a proposé, juste avant les fêtes, un déploiement de l’ensemble du dispositif dès le second semestre 2019 et non pas en 2021, comme initialement prévu dans l’accord signé en juin avec les pouvoirs publics.