À propos… de déontologie - L'Infirmière Libérale Magazine n° 354 du 01/01/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 354 du 01/01/2019

 

ACTUALITÉ

Marie-Claude Daydé  

infirmière libérale

Une dame de 75 ans, sans trouble cognitif, ne cesse de se plaindre de son médecin traitant auprès de l’infirmière libérale qu’elle voit tous les jours. Selon la patiente, tantôt il ne l’a pas du tout ou insuffisamment auscultée, tantôt il a oublié de lui prescrire tel ou tel médicament… Bref rien ne va ! Un jour, excédée par ses plaintes, l’infirmière lui répond que si le médecin ne fait pas ce qu’il faut, elle n’a qu’à en changer. C’est ainsi que la dame va informer ses enfants et leur raconte que « l’infirmière veut la faire changer de médecin, qu’elle connaît depuis longtemps » (dixit). Malgré les précisions données par l’infirmière, les enfants, dont l’un est juriste, menacent de porter plainte auprès de l’Ordre pour non-respect du libre choix du patient et médisance à propos du médecin.

→ Que disent les textes ? L’article L. 1110-8 du Code de la santé publique précise que le droit du malade au libre choix de son praticien est un principe fondamental de la législation sanitaire. L’article L. 162-2 du Code de la Sécurité sociale considère le libre choix du médecin par le malade comme un des principes déontologiques fondamentaux. Par ailleurs, le Code de déontologie des infirmiers précise en son article R. 4312-28 qu’il est interdit à un infirmier « de calomnier un autre professionnel de santé, de médire de lui, ou de se faire l’écho de propos susceptibles de lui nuire dans l’exercice de sa profession ».

Nous avons tous rencontré des patients comme cette dame qui adressent leur plainte au « mauvais endroit »… Dans ces cas, le rôle de celui qui reçoit la plainte est surtout l’écoute, la reformulation, sans prendre parti. Car si nous constatons que le patient ne parvient pas à adresser sa plainte au médecin, nous ignorons aussi ce qui se joue dans cette relation particulière médecin-malade. Dommage !