Le nouveau président de l’Ordre, Patrick Chamboredon, est un homme affable, à l’accent marseillais et à la faconde toute méditerranéenne - c’est, en tout cas, ce que nous écririons si nous n’avions pas peur des clichés… Du genre à vous offrir, en interview, un café et un carré de chocolat - nous avons refusé le second, pour des raisons déontologiques plus que diététiques évidemment.
Avec nos confrères de L’Infirmière magazine, il nous a reçus plus de deux heures pour décrire son projet : faire de l’Ordre un offreur de services (pp. 26-27). Bien sûr, il y a encore du boulot pour que la réalité colle aux annonces. Une Idel contrainte d’interrompre un soin auprès d’un patient déplore ainsi le manque d’aide efficace fournie par l’Ordre, qu’elle avait sollicité (p. 63). Cette critique montre aussi en creux le besoin qu’elle avait justement d’un tel soutien, et donc la nécessité de cette instance. Surtout dans un exercice libéral qui peut s’avérer particulièrement solitaire.
Le témoignage d’une Idel agressée au sabre en tournée (p. 21) va dans le même sens : elle s’est sentie bien seule avant que l’Ordre n’intervienne enfin.
Une Idel en galère de stationnement à Lille (p. 19), elle, nous a indiqué que l’Ordre, conscient du problème, allait prendre contact avec la mairie.
Globalement aussi, il y a du mieux. L’ONI semble moins honni. Mieux identifié. Il a le soutien des gouvernants (cela n’a pas toujours été le cas). Mi-février, le Conseil d’État a rejeté un recours de la CGT contre le décret instituant le Code de déontologie.
Et un autre décret est attendu : il doit conduire à l’inscription automatique, au tableau, des IDE salariées. À l’ONI de se montrer encore plus utile. À lui de se rendre nécessaire. Après tout, la vie, c’est comme une boîte de chocolats… Pourquoi pas l’Ordre ?
© Pierre Mongaux