La petite fronde des organismes - L'Infirmière Libérale Magazine n° 338 du 01/07/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 338 du 01/07/2017

 

FORMATION DPC

Actualité

Françoise Vlaëminck  

Non-paiement de factures, modification de la réglementation, manque d’information, impossibilité de communiquer en direct… L’Agence nationale du développement professionnel continu (DPC) essuie les critiques de quelques-uns de ses prestataires. Et y répond.

Regroupés au sein d’un collectif, cinq organismes de formation DPC* sont montés au créneau, début mai, face à l’Agence nationale du DPC, dont ils sont prestataires. « Nos organismes ont besoin d’être sécurisés et d’y voir plus clair dans les procédures mises en place par l’Agence, car certaines décisions nous mettent en porte-à-faux avec les stagiaires qui sont davantage en lien avec nous qu’avec l’Agence », explique Marcel Affergan, co-dirigeant d’Orion Santé, membre du collectif.

Contenu passé au crible

Dans un souci d’apaisement, le président de l’Agence, Éric Haushalter, et Michèle Lenoir-Salfati, sa directrice générale, ont donc reçu, le 10 mai, une délégation du collectif. « S’agissant des retards de paiement, à la date de notre rencontre avec le collectif, ils étaient réels et pour partie dus à la modification de notre système d’information. Mi-mai, toutes les factures du premier trimestre 2017 ont été réglées », indique l’Agence. Concernant le manque de communication, l’ANDPC estime que des efforts sont effectivement à faire. Elle a ainsi chargé son service communication de réfléchir à de nouveaux outils. Elle a également invité les organismes à être force de proposition dans ce domaine, se disant « sensible et à l’écoute de leurs besoins ». « Cependant, souligne la directrice générale, nous ne pouvons pas, comme par le passé, avoir une communication individuelle car, aujourd’hui, nous travaillons avec 2 000 organismes implantés sur tout le territoire. Par ailleurs, l’Agence est soumise à une nécessité d’équité dans la diffusion de l’information et, par conséquent, nous nous devons de communiquer avec la plus grande neutralité dans l’espace et dans le temps. »

Sur les nouvelles pratiques encadrant l’évaluation des actions DPC, Michèle Lenoir-Salfati avance que les organismes n’ont pas suffisamment pris en compte le changement de paradigme qu’impliquait la création de l’Agence. « Désormais, les commissions scientifiques indépendantes examinent avec une grande acuité les actions proposées par les organismes. Et, au regard de la qualité exigée et des orientations, une sur deux ne passe pas la rampe. » Dorénavant, les programmes qui ne sont pas dans les actions prioritaires ainsi que toutes les actions qui sortent du champ de compétences d’une profession ou qui forment à des pratiques dont la valeur thérapeutique n’est pas scientifiquement avérée (shiatsu, pilates…), ne seront plus estampillés “programme DPC”, et par conséquent plus financés par l’Agence. Bref, les organismes devront remanier leur catalogue et les soignants qui veulent se former hors de ces critères mettre la main au porte-monnaie.

* L’Agence pour la formation continue des professionnels infirmiers libéraux, le Groupe d’enseignement médical agréé, Information communication Aquitaine, Orion Santé et le Collège des hautes études en médecine.