La santé connectée en action - L'Infirmière Libérale Magazine n° 331 du 01/12/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 331 du 01/12/2016

 

E-SANTÉ

Actualité

Claire Pourprix  

ÉVALUATION > L’URPS Auvergne-Rhône-Alpes des médecins généralistes mène une expérimentation pour évaluer l’impact de l’usage des objets connectés sur les pratiques des professionnels de santé. Des infirmiers libéraux sont associés à cette initiative.

L’expérimentation d’objets connectés dans le domaine de la santé à domicile est un peu le « pendant de l’hôpital numérique » pour le secteur libéral, expliquait le docteur Marcel Carrigou-Grandchamp, porteur du projet mené par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS)-MG Auvergne-Rhône-Alpes, lors de son lancement en juillet dernier. Elle a pour objectif, à terme, « de favoriser l’accès et l’usage des technologies innovantes auprès des professionnels de santé comme des patients ».

À ce jour, 34 professionnels de santé volontaires (sur un objectif de 50) ont été recrutés dans les départements du Rhône et de l’Isère pour utiliser des objets connectés afin d’assurer le suivi de soins de leurs patients : des médecins, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers… Au total, l’expérimentation portera sur 300?objets (tensiomètre, pèse-personnes, traceur d’activité…) mis à disposition des patients atteints d’insuffisance cardiaque et/ou rénale et des personnes inscrites dans une démarche préventive (surcharge pondérale, hypertension artérielle…). Toutes les données issues des objets connectés utilisés par les patients sont intégrées à une plateforme sécurisée permettant aux professionnels de santé de suivre en temps réel les indicateurs clés de leurs patients.

Inscrire l’Idel au cœur du parcours de soins

Estelle Riffé, infirmière libérale à Lyon (Rhône) âgée de 37 ans, s’est portée volontaire pour mener cette expérimentation. « Je suis intéressée par l’évolution et les progrès de l’informatique. Mais les e-mails pour joindre les médecins, les labos… ne sont pas sécurisés. L’idée de tester un système sécurisé et fiable, protecteur pour le soignant, le patient, et permettant un accès en temps réel aux données ainsi qu’une traçabilité des actes m’a séduite. » Estelle Riffé suit pour l’heure des patients âgés équipés de tensiomètres et de balances connectés. Elle effectue elle-même les relevés, mais souligne que des « patients plus jeunes, éduqués et formés aux outils, pourraient être autonomes ». Pour l’infirmière libérale, le développement de ces outils est aussi un moyen de revaloriser le rôle infirmier : « L’Idel est toujours la dernière roue du carrosse. Bien souvent on “récupère” un patient sans savoir ce qui s’est passé à l’hôpital. Ces outils nous replacent dans la chaîne de soins, au même titre que chaque professionnel de santé. »

L’expérimentation, menée dans le cadre du programme régional Pascaline (Parcours de santé coordonné et accès à l’innovation numérique), porté par l’Agence régionale de santé Rhône-Alpes dans le cadre de l’appel à projets national “Territoire de soins numérique”, s’achèvera en mars 2017. Elle sera alors évaluée pour donner lieu, si les résultats sont positifs, à une généralisation régionale puis nationale.