Faible essor pour la vente en ligne de médicaments - L'Infirmière Libérale Magazine n° 312 du 01/03/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 312 du 01/03/2015

 

ÉCONOMIE DE LA SANTÉ

Actualité

Annabelle Alix  

TENDANCE → Très encadrée, la vente de médicaments sur le net se développe de manière modérée. Sur 1001pharmacies.com, les Lorrains sont les plus nombreux à se fournir en produits de santé.

Les habitants de Nancy sont les plus gros acheteurs de produits de santé… sur le net. La plateforme internet de vente 1001pharmacies.com – qui regroupe 500 pharmacies en ligne ainsi qu’une centaine de vendeurs spécialisés – dresse l’analyse de ses ventes pour 2014(1). Verdict ? Les clients sont plus nombreux à Nancy, mais la palme du panier moyen revient aux habitants d’Aix-en-Provence (51,40 euros en moyenne par achat). « 15 000 produits de santé sont référencés sur le site à l’exclusion des médicaments », indique Cédric O’Neill, co-fondateur de 1001pharmacies.com. Le site s’était aventuré l’an dernier dans les méandres de la vente de médicaments, avant de stopper net cette activité après l’attaque en justice de l’Ordre des pharmaciens. Les bonnes pratiques de vente n’étaient pas respectées.

Une vente en ligne très encadrée

Depuis fin 2012, le ministère de la Santé a autorisé la vente de médicaments sur la Toile, pour se conformer au droit européen et faire de l’ombre aux contrefaçons. La pratique ne concerne que les médicaments à prescription médicale facultative et répond à des contraintes strictes. Réservée aux pharmaciens titulaires d’une officine ou à leur adjoint délégataire, elle est soumise aux règles déontologiques de la profession : hébergement des données patients auprès d’un hébergeur agréé, conseil pharmaceutique… Le site marchand est rattaché à une seule officine et doit avoir obtenu l’agrément d’une Agence régionale de santé, avant d’être référencé par l’Ordre des pharmaciens(2). A compter du 1er juillet, tous les sites internet européens autorisés à vendre des médicaments devront aussi afficher le même logo.

Des plateformes émergentes

Au 8 février, l’Ordre des pharmaciens référençait 219 sites français agréés. Mais les coûts de création, de maintenance et la mobilisation du personnel – pour la mise en ligne des produits, ou le conseil – freinent l’essor du marché. Au final, les sites sont davantage une vitrine pour l’officine qu’un véritable outil de rentabilité. Certains pharmaciens ont donc fait le choix d’en sous-traiter la partie technique auprès d’une plateforme spécialisée, en échange d’un forfait et d’un pourcentage sur les ventes. La filiale de Doctissimo « Doctipharma » propose ce service. Elle héberge actuellement une cinquantaine de sites où le patient peut commander ses achats en effectuant une recherche par produit, par pharmacie ou par localité. Un retrait au comptoir est possible pour les patients pressés ou ceux qui souhaitent éviter les frais de port.

Une ouverture ?

Pour “booster le marché”, le rapport du député (PS) Richard Ferrand, commandé dans le cadre de la réforme des professions réglementées, propose d’autoriser les groupements de pharmaciens à créer un site de vente en ligne. Plusieurs officines pourraient ainsi assumer ensemble les coûts techniques du site et l’embauche d’un personnel dédié à la vente en ligne. Cette disposition pourrait figurer dans la loi de santé.

(1) Palmarès des villes françaises pour les achats d’e-santé, 1001pharmacies.com, janvier 2015, étude réalisée sur 150 000 ventes sur 2014.

(2) Consultable sur le site internet www.ordre.pharmacien.fr/ecommerce/search

www.ordre.pharmacien.fr/ecommerce/search