On the fraude again - L'Infirmière Libérale Magazine n° 310 du 01/01/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 310 du 01/01/2015

 

Éditorial

MATHIEU HAUTEMULLE  

De gros titres sur de retentissantes décisions judiciaires et de spectaculaires palmarès de la fraude semblent mettre les infirmiers à l’index. En tout cas si l’on s’en tient au montant total. Dans le rhône, par exemple, les infirmiers arrivent en tête des professionnels en 2014, avec 1,7 million de préjudices à la CPAM. Mais en réalité huit infirmiers sont concernés, soit 0,4% des idels du département. Comment dit-on déjà ? Ah oui : une infime minorité. Par contre, on entend moins souvent parler des économies réalisées. Les honoraires infirmiers, pourtant un « poste à croissance tendancielle récente forte », se sont avérés inférieurs de 62 millions d’euros à l’objectif de dépenses pour 2013(1). Sur notre page facebook, où les messages sur les fraudes d’idels sont de ceux qui suscitent le plus de réactions, un internaute calcule qu’en six ans, il aurait « fait économiser, avec [sa] collègue, environ 200 000 euros à la Sécu [tout de même !] : actes gratuits, non-applications de majoration, sous-cotations de soins pour les personnes n’ayant ni mutuelle ni CMU. Et je ne compte même pas le nombre de consultations médicales que j’ai évitées à mes patients pour des broutilles… » (2) ni sans doute les hospitalisations. Notre objectif dans ce numéro n’est donc évidemment pas d’accabler la profession à l’aune du comportement regrettable de quelques personnes souffrant par exemple, comme l’avait prétexté un secrétaire d’état en délicatesse avec le fisc, de « phobie administrative ». Notre but n’est pas non plus de remettre en cause le bien-fondé d’une certaine attention aux dépenses. Mais de livrer une foule d’indications pour améliorer les relations avec l’assurance maladie, principale interlocutrice administrative des idels, et éviter au mieux le désagrément, voire l’angoisse, de devoir se justifier, notamment en cas de contrôle.

(1) rapport de la cour des comptes, septembre 2014.

(2) À propos de la condamnation d’une idel à quatre ans de prison dont un ferme pour « 900 000 euros escroqués à la Sécu » (www.facebook.com/inflib, à la date du 12 décembre 2014).