Infirmière-conseil auprès des personnes accidentées - L'Infirmière Libérale Magazine n° 310 du 01/01/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 310 du 01/01/2015

 

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CHANTAL BÉRAUD  

EFFICACITÉ > Afin de favoriser une meilleure évaluation de l’ensemble des séquelles et mieux accompagner les personnes gravement accidentées, les infirmières libérales sont invitées à participer à un nouveau dispositif de prise en charge.

Permettre aux personnes handicapées du fait d’un accident causé par un tiers d’être accompagnées de manière plus systématique, plus précoce et plus efficace dans leur démarche d’indemnisation. Tel est l’objectif du dispositif mis en place par l’Association française pour l’accompagnement des patients victimes d’accidents (Afapa), la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et le département du Pas-de-Calais. C’est ce qu’explique Luc Gindrey, directeur de la MDPH.

Pour ce faire, l’Afapa entend favoriser une meilleure évaluation de l’état de santé et des séquelles des victimes correspondant à des situations graves. « Une indemnisation amiable entre le blessé et l’assureur, sans accompagnement, est en moyenne inférieure de 30 à 50 % à ce que la victime pourrait prétendre à obtenir devant les tribunaux, commente Martin Lehmann, l’un des membres fondateurs de l’Afapa. Pourquoi ? Parce que lorsqu’un accidenté reste seul face au médecin-conseil d’un assureur, il est possible que ce dernier fasse l’impasse sur certains postes de préjudices ou les sous-évalue. » C’est pourquoi l’Afapa souhaite que ces bilans soient confiés à des professionnels de santé indépendants des tiers payeurs, membres de son réseau.

Des Idels recherchées

Afin d’effectuer une évaluation et un accompagnement tant physique que socio-professionnel complet, l’Afapa a recours à une équipe pluridisciplinaire : expert, kinésithérapeute, assistante sociale, avocat… « Les infirmières libérales peuvent intervenir ponctuellement en qualité d’infirmière-conseil. Leur rôle consiste notamment à réaliser des bilans à domicile d’amélioration ou d’aggravation du patient, tous les six mois ou tous les ans. Comme certains problèmes restent occultés devant les médecins-conseil, nous espérons qu’à une infirmière, en revanche, un accidenté osera par exemple parler de ses problèmes d’incontinence, parce qu’il a confiance en elle. Par ailleurs, l’infirmière participe à une réunion collégiale, pour déterminer quel est le projet de vie du patient. » Au niveau départemental ou régional, il existe aussi des postes de coordinateurs de l’ensemble des acteurs.

Le dispositif Afapa est opérationnel depuis le 15 septembre dans le Nord-Pas-de-Calais. « Courant 2015, il devrait être présenté devant la Caisse nationale de solidarité et d’autonomie pour une diffusion sur l’ensemble des départements, espère Martin Lehmann. Nous aurons alors besoin de quelque 1 500 professionnels partenaires, toutes catégories confondues. »

Un enjeu financier pour les départements

« Actuellement, informe Luc Gindrey, c’est la MDPH qui instruit les demandes pour la prestation de compensation du handicap (PCH), payée par le département. Le dispositif Afapa nous permettra d’être informé des démarches individuelles engagées auprès des assurances. En effet, à l’avenir, les départements revendiquent l’introduction de changements dans la loi, dont la possibilité de tenir compte des montants des indemnités versées par les assurances dans le montant de la PCH. À l’inverse, les départements voudraient aussi interdire que la PCH vienne en déduction des montants versés par les compagnies d’assurance en réparation d’un préjudice ».

Formation et conditions financières pour les Idels

Pour devenir infirmière-conseil, il faut d’abord adhérer à l’Afapa (80 euros) puis suivre une formation obligatoire, à titre privé, de 500 euros sur deux jours. Bilan rémunéré entre 100 et 150 euros (facture à envoyer à l’Afapa, suivie d’un paiement par le tiers-payeur, avec un décalage de trois, quatre mois). Un coordinateur est payé entre 50 à 80 euros de l’heure. Candidatures recherchées sur le Nord, le Centre, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées.

→ Contact par mail à l’Afapa, qui renverra au délégué régional concerné. En savoir plus sur www.afapa.fr