L’IPA à petits pas - L'Infirmière Libérale Magazine n° 309 du 01/12/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 309 du 01/12/2014

 

FORMATION

Actualité

FRANÇOISE VLAEMŸNCK  

ENQUÊTE > Premier retour d’expérience sur le parcours des pionnières du master 2 de sciences cliniques infirmières qui forme des infirmières de pratiques avancées (IPA), dont le rôle devrait être précisé dans la loi.

Infirmière de pratiques avancées (IPA) en cancérologie, en gérontologie ou coordinateur en parcours complexe de soins, telles sont les trois spécialisations auquel prépare l’unique master de sciences cliniques infirmières, proposé depuis 2009 par l’École des hautes études en santé publique et l’université d’Aix-Marseille.

Quarante infirmières interrogées

Alors que la cinquième promotion planche depuis la rentrée, quarante infirmières (hospitalières, libérales, cadres de santé et cadres formateurs), déjà titulaires du master – sur les 61 premières diplômées depuis 2009 – ont participé à une enquête en ligne, entre fin septembre et début octobre.

Les résultats ont été présentés au Salon infirmier par Sébastien Colson, doctorant en santé publique et sciences infirmières, responsable pédagogique de l’option coordinateur de parcours complexes de soins du master. « L’objectif était de dresser un premier état des lieux des projets mis en place par les IPA et de cerner les leviers et les freins de leur implantation dans les établissements », indique Sébastien Colson. La clinique demeure le cœur d’activité de l’IPA : elle doit ainsi y consacrer au moins 60 % de son temps. Six compétences connexes définissent aujourd’hui son rôle selon un standard international : recherche en soins infirmiers, expertise et accompagnement du patient, prise de décision éthique, leadership clinique, collaboration interdisciplinaire.

Manque d’argent

Selon l’enquête, si 85 % des étudiantes avaient un projet professionnel en entrant en formation, pour près de la moitié d’entre elles, ce projet n’avait pas été défini avec l’employeur. Aujourd’hui, seules 27 % des répondantes disent exercer une activité d’IPA, alors que 33 % l’exercent partiellement et 40 % pas du tout. Selon l’enquête, le manque d’argent serait le principal frein à la mise en place de projets de pratiques avancées.

Vers la voie de la reconnaissance

Mais l’autre frein important demeure l’absence de reconnaissance de cette formation puisque le métier d’IPA, officiellement, n’existe pas. Un obstacle qui pourrait être levé prochainement puisqu’un pilotage de travaux sur l’exercice en pratiques avancées des paramédicaux a été confié à Michèle Lenoir-Salfati (Direction générale de l’offre de soins) et le Dr Pierre De Haas (Fédération française des maisons et pôles de santé).

Cette mission est d’autant plus attendue et nécessaire que la future loi de santé, dont les débats devraient débuter début 2015, ouvre la pratique avancée aux paramédicaux et spécialement aux infirmières.

Une mesure qui fait écho au troisième Plan cancer et qui prévoit la création du métier d’infirmière clinicienne en cancérologie et une formation de niveau master dès 2016.