Des études rassurantes sur les AOD - L'Infirmière Libérale Magazine n° 306 du 01/09/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 306 du 01/09/2014

 

PHARMACOLOGIE

Actualité

SOPHIE KOMAROFF  

VÉRIFICATION

 > Deux études en vie réelle sur l’utilisation des anticoagulants oraux directs (AOD) présentent des résultats cohérents avec ceux de recherches internationales.

Une première étude, menée par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, vise à évaluer le risque d’hémorragie majeure entre les nouveaux utilisateurs d’AOD (rivaroxaban, Xarelto et dabigatran, Pradaxa) et d’anti-vitamines K (AVK). Elle porte sur 71 589 patients qui n’ont jamais reçu jusqu’alors d’anticoagulant et s’intéresse aux quatre-vingt dix premiers jours de traitement, quelle que soit l’indication de ce dernier. Elle ne révèle pas de risque hémorragique ou thrombotique artériel accru chez les personnes qui débutent un traitement par AOD par rapport aux AVK. En outre, les prescriptions diffèrent en termes de dosage selon les caractéristiques des patients (en particulier leur risque hémorragique de base). Ceux qui commencent un traitement d’AOD faiblement dosé sont plus âgés (plus de 80 ans) et présentent davantage de risques hémorragiques ou thrombotiques artériels que ceux qui reçoivent de forts dosages.

Surveillance renforcée

La seconde étude présentée début juillet, menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), et qui porte sur 24 820 patients et sur quatre mois, vise à comparer, chez des personnes sous traitement anticoagulant pour une fibrillation auriculaire non valvulaire ou une thrombose veineuse profonde/embolie pulmonaire, le risque d’hémorragie majeure entre celles qui passent d’un traitement par AVK à un traitement par AOD et celles qui demeurent sous AVK. Les résultats ne révèlent ni hausse du risque d’hémorragie majeure lors de passage d’un AVK à un AOD par rapport à la prise continue du premier, ni d’augmentation à quatre mois du risque d’AVC ischémique, d’embolie systémique ou d’infarctus du myocarde.

Néanmoins, l’ANSM souligne que ces travaux concernent une courte période et non une durée prolongée, qu’ils « sont à prendre avec précaution », et insiste sur la poursuite de la surveillance renforcée de ces traitements. Des études sur le long terme se révèlent donc nécessaires.

À lire : les deux rapports cités ci-dessus via bit.ly/VGyglU, ainsi que notre article du numéro de juin sur un précédent “état des lieux” des anticoagulants par l’ANSM.