Regards croisés - L'Infirmière Libérale Magazine n° 300 du 01/02/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 300 du 01/02/2014

 

Who’s who

OLIVIER BLANCHARD  

Notre magazine, né en 1991, fête son vingt-troisième anniversaire. Et dans vingt-trois nouvelles années, à quoi ressemblera l’exercice libéral ? Neuf personnalités nationales en exercice nous confient leurs pronostics. Entre espoirs et craintes, mots doux et mots durs…

Béatrice Galvan

→ Présidente de l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil).

→ Diplôme d’État : 1981.

En 1991 : infirmière libérale depuis un an.

En 2037 : voit l’infirmière comme le dernier rempart pour assurer la permanence des soins face à la désertification médicale.

La consultation infirmière aura été reconnue depuis longtemps, l’infirmière assurera alors la plupart des soins de premier recours, de son rôle propre ou en liaison permanente avec un médecin grâce à la généralisation de la télémédecine.

PhilippeTisserand

→ Président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), et auteur du livre blanc Horizon 2030 : vision pour les soins infirmiers ambulatoires, publié par la FNI.

→ Diplôme d’État : 1978.

En 1991 : en libéral depuis une décennie en Haute-Saône, ouvre en parallèle un cabinet de consultation de sophrologie médicale.

En 2037 : voit les infirmières libérales combler le fossé entre les besoins et l’accessibilité des soins, coordonner des soins complexes pour un très large profil de patients, remplir leur potentiel d’offreur de soins primaires en exploitant leur capacité en éducation à la santé.

Laurent Klein

→ Fondateur de l’application pour smartphones iPansement (Trophée 2014 de l’application mobile professionnels de santé) et du site quelpansement.fr.

→ Diplôme d’État : 1997. En libéral depuis 2004 dans le sud de la France.

En 1991 : lycéen, en classe de seconde.

En 2037 : craint que les infirmières libérales aient disparu, remplacées par des salariées regroupées dans des maisons de santé. De nouveaux métiers charnières apparaîtraient alors autour de la coordination des soins, de la spécialisation des pratiques (en plaies et cicatrisation, par exemple) ou des consultations.

Brigitte Lecointre

→ Présidente de l’Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants (Anfiide), par ailleurs membre de notre comité scientifique.

→ Diplôme d’État : 1979.

En 1991 : Idel dans un quartier de forte densité et diversité dans le nord de Nice. La collaboration avec médecins, pharmaciens et kinés est déjà réelle.

En 2037 : espère des infirmières actives dans le domaine de la santé avec un Ordre fort, des associations et des syndicats puissants, et représentées politiquement au Parlement et dans les instances internationales. Les soins infirmiers constituent une discipline, des facultés de sciences infirmières sont créées dans les universités françaises, les pratiques avancées sont reconnues au niveau master. Et Léonie Chaptal, pionnière de la profession infirmière, repose au Panthéon.

Manuel Rouhaut

→ Fondateur du site Internet infirmieres-liberales.com, dédié aux annonces des infirmiers libéraux.

→ Diplôme d’État : 1998. En libéral depuis 2005 (avec une éclipse entre 2006 et 2010 pour raisons personnelles). Exerce uniquement sur des remplacements.

En 1991 : collégien, en classe de quatrième.

En 2037 : craint que la profession ait disparu à la suite d’une implosion du système de solidarité sociale de l’État. Les “soins de base” seraient alors effectués par des aides ménagères ou par la famille du patient. Selon lui, la profession infirmière ne sait pas se défendre et ses “élites” ne l’aident pas : elle court donc à sa perte.

Annick Touba

→ Présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil).

→ Diplôme d’État : 1970.

En 1991 : exerce en libéral depuis six ans en Loire-Atlantique.

En 2037 : voit la profession infirmière avec des “grades” liés à des différences de compétences universitaires (master, doctorat, etc.), dans un exercice moins cloisonné et plus en relation avec les médecins et les autres professionnels de santé libéraux. Si la profession ne sort pas de son isolement et de ses petites habitudes, elle risque de disparaître, remplacée par des salariés.

Noëlle Chabert

→ Présidente de Convergence infirmière.

→ Diplôme d’État : 1975.

En 1991 : infirmière libérale depuis deux ans en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

En 2037 : voit une profession autonome avec consultation infirmière, suivi des pathologies chroniques, y compris dans la prescription.

Avec beaucoup d’infirmières “masterisées”, voire doctorantes.

Delio Prudente

→ Directeur général de Tara Santé, logiciel infirmier.

→ Diplôme d’État : 2003. En libéral depuis 2006 dans les Hauts-de-Seine.

En 1991 : écolier, en classe de CE2, en Guadeloupe.

En 2037 : voit la création de “pôles de coordination d’infirmières à domicile”, dans lesquels une dizaine d’infirmières auront un rôle accru et davantage de fonctions décisionnelles. Regroupées et mieux connectées, elles auront une coordination, un partage des informations, des compétences et du savoir plus efficaces.

Annie Pivot

→ Auteur du livre Les Pains au lait du lundi et autres gourmandises (pensées d’une infirmière libérale), AMV éditions, 2011, 12 euros.

→ Diplôme d’État : 1987.

En 1991 : en libéral depuis deux ans dans le Rhône, en maison de retraite.

En 2037 : imagine un matériel informatique suffisamment développé pour faire un pointage acte par acte, directement chez le patient, et du matériel de soins toujours tout prêt en sets stériles. Les infirmiers exerceraient dans des cabinets spécialisés par soins, par exemple pour les soins de suite de chirurgie ambulatoire ou le grand âge.