Infirmiers sans frontières - L'Infirmière Libérale Magazine n° 299 du 01/01/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 299 du 01/01/2014

 

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CÉCILE ALMENDROS  

FÉDÉRATION → Récemment formée, l’association EurHeCa publie un Livre blanc sur les travaux d’interconnexion des registres de professionnels de santé au sein de l’Union européenne.

Qu’un « infirmier libéral installé à Strasbourg » puisse « faire des prestations outre-Rhin », ou qu’une Idel soit en mesure « de travailler le matin à Lille et l’après-midi à Bruxelles sans complications administratives » : cela deviendra possible si le premier chantier auquel s’attelle EurHeCa (1) aboutit, anticipe son président Patrick Fortuit. L’association à but non lucratif EurHeCa a tenu son assemblée générale constitutive le 7 novembre à Paris. Elle a pour objet de fédérer les multiples autorités compétentes qui représentent, dans les 28 pays de l’Union européenne, les cinq professions de santé concernées par la directive européenne relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles : chirurgiens-dentistes, médecins, sages-femmes, infirmiers et pharmaciens (2).

Trois items communs

EurHeCa a publié un Livre blanc visant à « créer des outils compatibles entre eux pour que les autorités compétentes de divers pays puissent s’échanger des informations », explique Patrick Fortuit. Ces outils devront s’articuler autour de « trois items communs » : l’identité du professionnel, son diplôme et son habilitation à exercer. « Des professionnels de santé interdits d’exercice dans leur pays en profitaient pour aller exercer ailleurs en Europe », observe Patrick Fortuit, pour qui « le premier objectif » de ce projet d’interconnexion est d’« assurer la sécurité du patient », sans oublier « une mise à jour permanente des données ».

De 2007 à 2010, le projet européen HProCard, relatif aux cartes de professionnels de santé, avait établi que 1,3 million de certificats électroniques, généralement intégrés dans une carte à puce, étaient distribués aux professionnels de santé dans douze pays ou régions, et qu’au moins huit pays préparaient leurs cartes professionnelles. Mais ce n’est pas tant « la puce qui importe », note Patrick Fortuit, que « le certificat de qualification », lequel « peut être hébergé sur un smartphone ». Ce certificat ne doit contenir « qu’une clé d’accès à la base de données du pays d’origine », qui, elle, est systématiquement tenue à jour, précise-t-il. « Les infirmiers, qui se déplacent beaucoup en Europe, vont être moteurs » pour l’aboutissement de ce projet, assure le président d’EurHeCa. L’association a d’ailleurs pour vice-président Maximo Gonzales Jurado, président de l’Ordre des infirmiers espagnols.

(1) European Health Professionals Competent Authorities.

(2) Quelque 900 structures dans les 28 États membres de l’Union européenne (ordres, ministères, agences…).