BPCO et qualité de vie - L'Infirmière Libérale Magazine n° 295 du 01/09/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 295 du 01/09/2013

 

Cahier de formation

Savoir faire

Après sa récente exacerbation, Monsieur V., atteint d’une BPCO au stade sévère, est sorti diminué de l’hôpital. Il vous paraît affaibli et très démoralisé. Peinant à se déplacer, il reste confiné au fauteuil. Sa femme s’inquiète.

Avec empathie, vous appréciez l’état psychologique du patient et encouragez la reprise progressive de la marche. Vous profitez de votre présence au domicile non seulement pour surveiller l’état cutané de monsieur V. à la recherche d’escarres liées à l’immobilisation, mais aussi pour envisager ses besoins en termes d’aides techniques à la marche ou de sécurisation et de réaménagement de son habitat, afin de lui permettre de reprendre confiance en lui.

BPCO ET ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE

→ Si l’état de santé est compatible avec le métier du patient, ce dernier peut continuer à travailler. Sinon, un reclassement vers un poste plus sédentaire peut être possible sur avis de la médecine du travail.

→ Au stade d’insuffisance respiratoire chronique, il est possible de pouvoir continuer à travailler si l’emploi est très sédentaire, mais souvent les malades sont, à terme, obligés de cesser leur activité professionnelle.

IMPACT PSYCHOLOGIQUE

La BPCO et le handicap qu’elle génère et la réduction ou la cessation d’activité professionnelle sont sources d’anxiété et de dépression. Du fait de ses contacts parfois répétés avec le patient, une Idel peut recevoir les confidences de ce dernier (ou de son entourage) et évaluer le retentissement psychologique de la maladie, qui peut justifier l’intervention d’un psychologue.

TEST CAT

Le CAT (COPD Assessment Test) est un questionnaire à remplir par le patient (voir ci-contre), permettant d’apprécier globalement l’impact de la BPCO sur la qualité de vie. Disponible sur le site www.catestonline.org.

BESOINS COMPLÉMENTAIRES

→ L’insuffisance respiratoire et le handicap fonctionnel qu’elle génère, rendent le patient dépendant. L’Idel est bien placée au cours de ses visites à domicile pour apprécier les différents besoins complémentaires du patient.

→ L’Idel peut suggérer l’utilisation d’aides techniques à la marche (cannes, déambulateurs…), mais aussi d’outils permettant de sécuriser l’environnement et d’éviter les chutes (barres d’appui dans les sanitaires, réhausse WC, etc.) ou encore de dispositifs limitant les efforts et permettant d’épargner le souffle (comme les enfile-bas par exemple ou les pinces de préhension).

→ Par ailleurs, l’immobilisation, la mauvaise oxygénation du sang et la dénutrition sont facteurs de risque de survenue d’escarres. Dans cette situation, l’Idel est bien placée pour jouer un rôle dans la prévention et le traitement des escarres. En effet, rappelons que, depuis 2007, une Idel, agissant pendant la durée de prescription médicale d’une série d’actes infirmiers, est autorisée à prescrire les cerceaux de lit, et, sous réserve d’une information au médecin traitant, les matelas, surmatelas et coussins d’aide à la prévention des escarres, ainsi que les pansements pour escarres (lire notre Memento de la prescription).

Point de vue…

Le CAT pour ouvrir le dialogue

Pr Nicolas Roche, service de pneumologie, groupe hospitalier Cochin, site Val-de-Grâce, groupe BPCO de la Société de pneumologie de langue française

« Les Idels peuvent tout à fait utiliser le CAT pour évaluer l’évolution de la BPCO et son impact sur la qualité de vie. Elles peuvent aussi aider le patient à le remplir et l’inciter à le rapporter au médecin lors de la prochaine consultation. C’est un outil de communication et d’échange qui permet d’ouvrir le dialogue avec le patient. Quand on leur demande comment ils vont, certains patients, peu expressifs, répondent que tout va bien, mais, à la lecture des réponses au questionnaire, il est évident que ce n’est guère le cas ! Le CAT est une approche pour rechercher ce qui ne va pas. »