Le vaccin pris en grippe - L'Infirmière Libérale Magazine n° 283 du 01/07/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 283 du 01/07/2012

 

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SANTÉ AU TRAVAIL → Selon une récente étude menée par des médecins du travail, le taux de couverture vaccinale des professionnels de santé contre la grippe saisonnière a chuté de 42 % depuis la pandémie de 2009.

Le taux de couverture vaccinale des soignants contre la grippe saisonnière est en chute libre. Selon une étude* menée auprès d’une trentaine d’établissements par deux médecins du travail du CHU de Rouen, Jean-François Gehanno et Laetitia Rollin, il est passé de 19 % en 2008-2009, un an avant la pandémie de grippe A (H1N1), à 11 % en 2010-2011, un an après. Sur les quelque 158 000 professionnels de santé concernés, seuls 17 987 se sont fait vacciner, contre 30 792 il y a deux ans.

Le taux de vaccination a diminué dans tous les établissements, à l’exception du CHU de Besançon (de 7 à 10 %). En moyenne, la baisse est de 42 %. En cause : “l’effet Bachelot”. « On paie la gestion de la pandémie, avec des messages quotidiens et parfois contradictoires », dénonce le Pr Gehanno. La crainte des effets secondaires reste également très répandue.

Risques et bénéfices

Comment inciter les soignants, pourtant très exposés, à se faire vacciner ? « Il faut leur présenter les bénéfices et les risques de manière honnête », appuie le Pr Gehanno, qui rappelle que le vaccin est efficace à 75 %. Il faudrait également travailler à une « meilleure formation aux risques professionnels, à la faculté de médecine comme en Ifsi ». Mais pas d’obligation : « Il vaut mieux convaincre. » Car convaincre les professionnels, c’est aussi convaincre les patients.

Dans la population générale, seuls 62 % des plus de 65 ans ont été vaccinés l’hiver dernier, contre 71 % il y a deux ans ; chez les personnes à risque, le taux est passé de 64 % à 49 %. Fort de ces données, le Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (GEIG) appelle donc les professionnels de santé à se remobiliser d’urgence face à un virus qui atteint, chaque année, 2 à 8 millions de Français et est responsable de 1 500 à 2 000 décès.

* Publiée dans le numéro de juillet de la revue américaine Infection control and hospital epidemiology.