En quête de réservistes - L'Infirmière Libérale Magazine n° 280 du 01/04/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 280 du 01/04/2012

 

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MOBILISATION → L’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires a mené courant mars une campagne nationale pour inciter les professionnels de santé à s’engager.

Créé en 2007 pour secourir les popu-lations lors des crises sanitaires exceptionnelles, en France et dans le monde, l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Éprus), qui dépend du ministère de la Santé, a lancé à la mi-mars une campagne nationale de recrutement* pour se faire connaître et inciter les professionnels de santé à s’engager dans la réserve sanitaire. « Aujourd’hui, la réserve sanitaire est constituée de près de 3 300 professionnels de santé (…). Notre objectif est de porter ce nombre à 10 000 d’ici la fin de l’année », explique le directeur général de l’Éprus, Thierry Coudert.

Intitulée avec l’Éprus, prenons l’urgence de vitesse, la campagne s’adresse à tous les professionnels de santé – en activité, retraités depuis moins de cinq ans, ou étudiants en fin de formation – soit, potentiellement, à près de 2 millions de personnes.

Mode d’emploi

« L’engagement dans la réserve sanitaire relève du volontariat », explique le Dr Bruno Lartigue, chef de la réserve sanitaire. Les professionnels de santé volontaires signent un contrat de trois ans avec l’Éprus, et une convention est établie avec leur employeur s’ils sont salariés. Ils sont alors formés et peuvent, selon les besoins et s’ils sont disponibles, être appelés pour des missions d’une durée moyenne de dix jours – les missions ne pouvant dépasser quarante-cinq jours par an.

Les libérales aussi

Jusqu’à aujourd’hui, les plus nombreuses à avoir répondu à l’Éprus ont été… les infirmières ! Elles constituent plus de la moitié des effectifs de la réserve sanitaire – elles sont 1 685. « Plus généralement, 60 % des réservistes sanitaires sont des professionnels en activité, et 40 % sont des retraités, rajoute Bruno Lartigue. Les trois quarts d’entre eux sont des salariés, le quart restant est constitué de libéraux – un pourcentage moindre somme toute logique, car il est plus difficile pour un libéral de quitter, même pour quelques jours, son cabinet, que pour un salarié de s’absenter de son service. »

Pour le moment, la plupart des missions de l’Éprus se sont déroulées à l’étranger, visant essentiellement au soutien psychologique, comme à Haïti ou en Thaïlande, et à la chirurgie orthopédique.

Au total, en 2011, 91 réservistes de l’Éprus ont été mobilisés. Une réserve de 3 300 professionnels pourrait donc paraître suffisante. « Mais, rétorque Bruno Dartigue, on ne sait jamais. Il peut se produire des crises sanitaires très diverses nécessitant des savoir-faire très spécifiques. Ou des crises de grande ampleur type pandémie de grippe H1N1. » Qui plus est, augmenter le nombre de réservistes, « c’est aussi se donner la possibilité de ne pas “déranger” toujours les mêmes ».

* Toutes les infos sur www.éprus.fr.