Celle qui a vu l’ours, qui a vu l’homme - L'Infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011

 

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BLOGOSPHÈRE→ Les chroniques de Jaddo*, le jeune médecin « qui balade ses couettes » passent du Web au livre. La rencontre s’impose !

Elle aurait pu être dresseuse d’ours, pre-mier métier auquel elle avait pensé étant petite… Et non, ce sera médecin de ville ! Contactée par téléphone – son anonymat protégeant ses patients – la généraliste de tout juste trente ans revient sur ce joli succès littéraire de la fin d’année.

« Au début, je racontais dans des mails envoyés aux amis mon quotidien d’apprenti médecin. La fac, les cadeaux des labos, les mensonges des patients, la paperasse et mes relations passionnées avec l’Urssaf… » Lorsqu’elle passe au blog, Jaddo a « cinq ou six ans d’histoires à vomir d’un coup ». De quoi tenir en haleine les internautes ! À présent diplômée, son rythme de production s’est ralenti et ce n’est ni la promo liée à la sortie du livre, ni la rédaction de sa thèse qui est en cause… « Je suis bloquée par le secret professionnel, davantage que lorsque j’exerçais à l’hôpital. Si je raconte une histoire trop récente, ça peut devenir compliqué. »

La médecine de ville, c’est son choix, même si la formation « ne prépare pas à l’exercice libéral en général. Demander des sous à la fin de la consultation, ça me fait encore bizarre. Gérer l’emploi du temps, les coups de fils, etc. ». Jaddo est en effet médecin remplaçante, deux jours par semaine : « C’est ce qui me convient le mieux aujourd’hui. Ma vie personnelle n’est pas fixée, je serais bien bête de me mettre des chaînes aux chevilles avec mon cabinet. Je suis libre ! »

Si ses chroniques abordent les relations médecin/infirmière, aucune ne parle des Idels. « C’est juste que, statistiquement, comme je ne fais pas de visites à domicile, je n’ai pas d’histoires rigolotes, pas encore… » Lorsque Guy Birenbaum, éditeur pour Fleuve noir, l’a contactée pour sortir un livre, c’est « le fait qu’il ait publié Ron l’infirmier qui m’a rassurée : ses chroniques sur l’hôpital étaient renversantes de sincérité, pudiques et remuantes. Dommage, après son livre, il a arrêté le blog ». Alors ne comptez pas sur elle pour troquer la blouse contre la plume, elle ne suivra pas le parcours de Ron, devenu écrivain. « Qu’est-ce que j’aurais à raconter si je n’étais plus médecin ? Ce que je pourrais inventer n’aurait que très peu d’intérêt… »

* Acronyme de “Juste Après Dresseuse D’Ours”. Livre édité chez Fleuve noir, 292 pages. 14,90 euros.