Un Club très select - L'Infirmière Libérale Magazine n° 273 du 01/09/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 273 du 01/09/2011

 

PROFESSION

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INITIATIVE > Pour s’épauler et offrir une meilleure prise en charge aux patients, trois libéraux de la région parisienne ont décidé de créer Le Club des infirmiers de Paris. Une structure qui a ouvert ses portes en février, et qu’ils ont présentée aux États généraux infirmiers (voir. p. 10).

Le Club des infirmiers de Paris, une association à but non lucratif, se compose de sept cabinets d’infirmiers libéraux regroupant vingt professionnels paramédicaux – qui ont entre 30 et 40 ans – intervenant sur Paris et la région Île-de-France. « Nous avons fondé cette association pour répondre à un besoin formulé par les professionnels de santé, rapporte Fabrice Flobinus, l’un des fondateurs du Club. Ils voulaient s’assurer que les infirmiers à qui ils confient leurs patients sont réellement compétents. »

Le fonctionnement

Pour trouver des adhérents, les trois fondateurs ont travaillé directement avec des prestataires de maintien à domicile. « Nous leur avons demandé de nous conseiller des cabinets d’infirmiers dont le travail les satisfait, explique Émilie Numez, l’un des membres fondateurs. Nous avons ensuite démarché les cabinets pour savoir s’ils voulaient adhérer à l’association. »

Les prestataires de maintien à domicile sont également ceux qui confient des patients au Club, qui, à ce jour, en compte 22. Parallèlement à l’activité de l’association, chaque cabinet membre garde son fonctionnement habituel, son autonomie et ses propres patients. Le regroupement a avant tout pour vocation d’offrir aux patients un suivi et une prise en charge globale, de jour comme de nuit, notamment à ceux atteints de cancers et nécessitant des soins à domicile. « Mais en aucun cas nous ne faisons de la concurrence aux autres infirmiers libéraux », se défend Délio Prudente, le troisième instigateur du projet. Et Fabrice Flobinus d’ajouter : « Avant d’intervenir auprès d’un patient, si ce dernier a déjà une infirmière, nous lui demandons s’il préfère la garder ou faire appel à nos services. » Une précision nécessaire car, au cours de son intervention aux États généraux du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) le 14 juin dernier, le trio a essuyé quelques critiques de la part des syndicalistes. Annick Touba, présidente du Sniil, tient d’ailleurs à mettre en garde les patients. « Lorsque le patient rentre chez lui, il est affaibli. A-t-il alors vraiment la liberté de choisir son soignant ? Il faut s’assurer que le libre choix du patient est conservé, d’autant plus que nombreuses sont les infirmières libérales qui offrent également une prise en charge globale. »

Non négligeable, le Club a pour vocation de permettre à ses membres « de rompre leur isolement en nouant des contacts professionnels, en développant leurs réseaux ou encore en mutualisant leurs expériences et leurs compétences », expliquent les trois fondateurs.

Quels avantages ?

Ce travail en commun est également stimulant pour les adhérents à l’association qui prévoient de réfléchir ensemble, au cours de réunions organisées une fois tous les mois, à des protocoles de prise en charge des patients. Chaque membre s’engage aussi à participer au moins une fois par an à un projet de formation et d’information dédié aux personnels de santé ou aux patients sur un sujet qu’il souhaite faire partager.

Par ailleurs, le Club envisage de mettre à disposition de ses adhérents le dossier patient E-toile dans un but d’échange et de fluidification des informations. Ce dossier informatisé transmet les données des patients aux médecins prescripteurs, aux médecins traitants et à tous les intervenants du soin, à condition que le patient ait donné son accord. Pour y accéder, le professionnel de santé doit posséder une carte de professionnel de santé, un login et un mot de passe. Les infirmiers du Club y ont accès gratuitement, mais le dispositif sera commercialisé et proposé aux prestataires, aux hospitalisations à domicile (HAD) et aux hôpitaux comme dossier de suivi et de coordination d’ici quelques mois.