L’infection urinaire - L'Infirmière Libérale Magazine n° 273 du 01/09/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 273 du 01/09/2011

 

Un traitement

Cahier de formation

LE POINT SUR

Les infections urinaires sont des infections bactériennes fréquentes chez la femme. La mise sous traitement nécessite de respecter certaines précautions, afin que l’infection urinaire ne récidive pas.

Mise en place du traitement

Une infection urinaire est une atteinte bactérienne des voies urinaires basses (uretère, vessie) et/ou hautes (néphrons, rein).

→ L’infection urinaire basse ou cystite est due à des germes caractéristiques des voies urinaires, comme Escherichia coli (colibacille), Proteus, Chlamydia, Trichomonas, gonocoque.

→ D’autres germes sont fréquemment rencontrés dans les infections hautes (pyélonéphrite) ou en cas d’infection hospitalière : staphylocoques, mycoplasmes, pyocyaniques (infections nosocomiales). Les infections graves dues à des germes rares sont traitées par des antibiotiques généraux.

Les anti-infectieux urinaires sont des médicaments anti-infectieux dont l’action est spécifiquement centrée sur les germes des infections urinaires hautes et basses. La famille des anti-infectieux urinaires n’est pas chimiquement homogène.

La surveillance du traitement

Les précautions avant l’administration

Dans le traitement de l’infection urinaire, il faut impérativement respecter la durée du traitement et les doses prescrites. Le non-respect de l’une ou des autres aboutit à l’émergence de souches résistantes.

Il existe un risque d’allergie pour le traitement à base de sulfamide necessitant de connaître les antécédents allergiques du patient. En cas de prise de quinolone, l’infirmière doit rechercher les signes d’une tendinite au niveau des chevilles.

Constater l’efficacité du traitement

Les symptômes de l’infection doivent disparaître. La cystite s’exprime par des brûlures, des besoins fréquents d’uriner, des douleurs abdominales et pelviennes, plus rarement de l’hématurie.

Les examens complémentaires

L’ECBU (examen cytobactériologique des urines) permet de déterminer le germe responsable de l’infection et d’établir un antibiogramme, car il existe de nombreuses résistances. Il permet également de connaître le nombre de germes par ml. Par définition, il y a infection urinaire au-delà de 105 éléments (germes) par ml. Au-dessous, le médecin peut décider de ne pas traiter.

Dépister les effets secondaires

Les sulfamides

→ Réactions allergiques caractéristiques pouvant aboutir au syndrome de Lyell (dermatose bulleuse géante).

→ Troubles digestifs : nausées, vomissements, risques hépatiques rares, diarrhées.

→ Troubles neurosensoriels : céphalées, somnolence, photosensibilisation.

→ Troubles hématologiques (graves mais rares) : neutropénie, anémie par carence en acide folique, thrombopénie.

Les quinolones

→ Troubles arthro-tendineux : douleurs articulaires, tendinites, myalgies, arrachement du tendon d’Achille, altération du cartilage. Les quinolones sont à utiliser avec précaution chez l’adolescent sportif.

→ Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales. Risques hépatiques rares.

→ Troubles neurosensoriels peu fréquents : troubles visuels, hallucinations, insomnie, vertiges, convulsions.

→ Contre-indications : grossesse, enfant de moins de 12 ans, antécédents de tendinite récente.

Les conseils au patient

Pendant la crise

→ Il faut recommander au patient de boire abondamment (eaux de source) tout au long de la journée pour favoriser l’élimination des germes.

→ Ne pas s’exposer au soleil pendant le traitement (photosensibilisation).

→ En raison du risque de rechute, le traitement ne doit pas être arrêté avant la date recommandée par le médecin, même si les symptômes ont disparu. La guérison des signes d’infection ne correspond pas toujours à la guérison bactériologique, avec disparition de tous les germes pathogènes.

Pour éviter les récidives

→ Entre deux crises, boire abondamment, par petites quantités : de 1 à 1,5 litre en hiver, 2 litres en été, surtout lors de la pratique d’un sport.

→ La toilette intime doit être effectuée régulièrement et soigneusement avec un antiseptique adapté.

→ Les mets épicés irritent la vessie et donnent l’envie d’uriner.

→ En affaiblissant le système immunitaire, fatigue et stress sont responsables de l’apparition de cystites.

→ Uriner toujours après les rapports sexuels – qui favorisent souvent la survenue d’infection urinaire – afin d’éliminer d’éventuels germes.

→ Aller aux toilettes le plus souvent possible dans la journée et éviter de se retenir, bien vider la vessie.

→ Porter toujours des sous-vêtements en coton et éviter les pantalons trop serrés.

CETTE FICHE A ÉTÉ RÉALISÉE À PARTIR DE LA NOUVELLLE ÉDITION DE PHARMACIE ET SURVEILLANCE INFIRMIÈRE, ÉD. LAMARRE