Infirmiers, reconnus acteurs du premier recours ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 271 du 01/06/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 271 du 01/06/2011

 

PROFESSION

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ORGANISATION > La Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) a organisé un colloque sur l’accompagnement du changement des équipes de soins de premier recours. L’occasion pour les médecins, infirmiers et pharmaciens, de faire part de leurs revendications.

La présidente du Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil), Annick Touba, ne s’est pas privée pour rappeler aux professionnels de santé, membres d’Agences régionales de santé (ARS) et des pouvoirs publics présents dans la salle, que les infirmiers doivent être considérés comme des acteurs du premier recours même si cette casquette n’a pas été entérinée dans la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) de juillet 2009.

Des projets communs

Pour que les infirmiers soient intégrés aux équipes pluriprofessionnelles, « il faudrait former les professionnels à se parler. Nous croyons tout connaître les uns des autres, mais c’est faux ! Les médecins managent à leur manière et les infirmières ont des difficultés à sortir de leur culture de subordination », estime-t-elle. D’après Annick Touba, il est nécessaire d’aborder la question des compétences de chacun et de déterminer des projets communs à instaurer.

Le président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, est également intervenu pour défendre la création des maisons et des pôles de santé qui permet « de maintenir les médecins dans les zones où ils ne veulent plus exercer seuls ». Néanmoins, il faut selon lui raisonner en tenant compte du pharmacien. La publication du décret du 5 avril dernier précisant les missions des pharmaciens d’officine correspondants renforcera d’ailleurs l’équipe de prise en charge des patients chroniques.

Le rôle du pharmacien

« Le pharmacien doit également être pris en compte comme un professionnel de santé à part entière, indique-t-il. Il est le vecteur d’un lien social très important sur le territoire en délivrant aux patients des conseils gratuits, sans rendez-vous, lorsque les autres professionnels n’en ont pas forcément le temps. »

Plus généralement, même si de nombreux ajustements doivent encore être effectués, les médecins généralistes se sont dits satisfaits de cette nouvelle organisation de l’offre de soins qui entraîne une formation continue interprofessionnelle.

Les outils de cette organisation

« Actuellement, nous sommes plutôt dans une approche d’organisation que de réorganisation », a fait savoir Vincent Beaugrand, chef du bureau “premier recours” à la Direction général de l’offre de soins (DGOS). Pour accompagner les professionnels de santé dans la mise en place de cette offre de soins, les pouvoirs publics ont pensé à différents outils : le Schéma régional de l’offre de soins (Sros), les diagnostics qui doivent être faits sur le volet ambulatoire afin de définir des points d’implantations prioritaires via des actions coordonnées et le financement des maisons de santé. Vincent Beaugrand a aussi évoqué l’instauration d’une plateforme d’appui aux professionnels de santé – guichet unique – afin d’accompagner, en amont, d’informer sur le premier recours, les aider à l’installation, faire émerger des projets d’exercices coordonnés ou les accompagner dans leur vie professionnelle.