Qui enterrera l’Ordre ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 270 du 01/05/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 270 du 01/05/2011

 

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BROUILLE > Pour la secrétaire d’État en charge de la Santé, l’effort de réduction de cotisation consenti par l’Ordre ne suffit pas. La balle est dans le camp des infirmiers.

À peine 24 heures après le vote* par le Conseil national de l’Ordre des infirmiers (CNOI) d’une baisse de la cotisation ordinale, ramenée de 75 à 30 euros pour les salariés, étudiants et bénévoles, la secrétaire d’État à la Santé Nora Berra s’est faite menaçante : « Nous serons très attentifs à la réaction que cette décision suscitera auprès des infirmiers eux-mêmes. Si l’Ordre ne parvient pas à convaincre les professionnels, il nous faudra alors envisager une adhésion facultative pour tous les infirmiers », a-t-elle prévenu en réponse à une question posée à l’Assemblée nationale par le député UMP de l’Ain, Étienne Blanc, et adressée initialement au ministre Xavier Bertrand. Autrement dit, si dans ces nouvelles conditions, les infirmiers ne paient pas, le gouvernement ne les y contraindra pas, assumant de laisser la loi inappliquée et entraînant mécaniquement la disparition de l’Ordre.

Une punition générale

Cette menace ressemble à s’y méprendre à une punition. En cause ? La décision du CNOI « de maintenir une cotisation à 75 euros pour les infirmiers libéraux, ce qui reste très éloigné du caractère symbolique qui avait été préconisé dès le départ », a regretté Mme Berra, médecin de formation. « Malgré les efforts de concertation, cet Ordre n’a pas réussi à convaincre, ni de son utilité, ni convaincre sur la nécessité d’adhérer » [sic], a-t-elle martelé, constatant qu’il avait été impuissant à « susciter l’inscription du plus grand nombre ». Cette cotisation de 75 euros était pourtant un moindre mal pour les Idel quand on sait que certaines des cinq modélisations budgétaires soumises au CNOI prévoyaient pour elles une cotisation à 170 euros… Ce à quoi le Sniil s’était vigoureusement opposé.

« C’est bien dommage car, parallèlement, nous avons mis en place le Haut Conseil des professions paramédicales ainsi que les Unions régionales des professionnelles de santé (URPS), qui sont devenus les interlocuteurs privilégiés des pouvoirs publics », a-t-elle observé, faisant valoir que les URPS avaient permis d’obtenir « une représentation, une reconnaissance des infirmiers libéraux ».

Avec 88 240 inscrits au 29 mars 2011 sur les quelque 400 000 inscriptions escomptées, lesté d’une dette qui dépasse les dix millions d’euros et avec une cotisation divisée par plus de deux pour la grande majorité de ses potentiels inscrits, l’Ordre pourrait avoir du mal à s’en sortir sans soutien actif du gouvernement, par le biais notamment de la publication du décret d’inscription automatique des infirmiers salariés au tableau. Ce point précis, pourtant clairement posé dans la question de M. Blanc, n’a d’ailleurs pas reçu de réponse…

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