L’AVIS DU SPÉCIALISTE - L'Infirmière Libérale Magazine n° 270 du 01/05/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 270 du 01/05/2011

 

Cahier de formation

Savoir faire

Naima Aboukhalil, psychologue dans l’éducation nationale, membre du Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) du secteur de Carpentras centre (84), en charge d’une douzaine d’écoles maternelles et primaires

Comment les enfants arrivent jusqu’à vous ?

L’enseignant répertorie les difficultés de l’élève dans une demande d’aide écrite auprès du réseau qui réunit trois personnes : le psychologue, un enseignant spécialisé en pédagogie et un enseignant orienté sur la rééducation. À partir de cette demande, les membres du réseau estiment si les difficultés de l’enfant relèvent plus d’un bilan psychologique que d’un travail avec un enseignant spécialisé.

Comment rencontrez-vous les enfants ?

L’enseignant propose à la famille de faire une demande sans laquelle la prise en charge est impossible. L’enfant est alors reçu avec la famille et on évalue ensemble les difficultés. Il faut deux ou trois consultations pour avoir une idée du problème. Puis on reçoit l’enfant seul pour des tests intellectuels et psychoaffectifs. En tant que psychologue scolaire, on peut assister à une classe pour voir son comportement parmi les autres élèves et l’agitation de la classe.

Rencontrez-vous des enfants atteints de TDAH ? Certains tests mettent en avant des troubles de l’attention ou de l’impulsivité et évoquent un TDAH. J’oriente alors les parents vers un service spécialisé qui pourra poser le diagnostic. D’autres enfants sont déjà traités pour hyperactivité mais continuent de présenter des difficultés en classe. Ils n’ont pas toujours un suivi psychothérapeutique. Or la prise du médicament ne suffit pas, contrairement à ce que pensent certains parents. Les dossiers de ces enfants sont toujours classés parmi les élèves en difficulté.

Prenez-vous en charge les enfants ? Le réseau ne fait pas de suivi thérapeutique en dehors des entretiens “famille”. On oriente vers le CMPI (Centre médico-psychologique infantile), le CMPP ou le pédopsychiatre de ville pour ceux qui peuvent se le permettre. On fait également des préconisations aux enseignants sur des aménagements pédagogiques utiles à l’enfant. La difficulté pour l’enseignant est de gérer l’hétérogénéité de la classe. Dans quelques cas, quand le trouble est pris en compte par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), on peut envisager un accompagnement par un auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou une orientation en classe spécialisée.