Qui dit concentration d'activité dit qualité des soins ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 256 du 01/02/2010 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 256 du 01/02/2010

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

À L'HÔPITAL > Selon une récente étude de l'Irdes, c'est le volume d'activité d'un établissement qui induit une meilleure qualité des soins pour les interventions lourdes. Une relation qui n'est en revanche pas prouvée dans le cadre d'interventions plus courantes.

Pour comprendre la légitimité de la logique économique régissant la réforme du paysage hospitalier français, l'Irdes a lancé une étude visant à répondre à la question suivante : La concentration de l'activité dans les hôpitaux est-elle synonyme de meilleure qualité des soins ?*.

Huit types de prises en charge ont donc été analysées à partir de données hospitalières de court séjour pour l'année 2006 : interventions chirurgicales complexes (chirurgie de cancer du côlon, pontage aorto-coronarien et résection pancréatique), interventions chirurgicales plus courantes (prothèse totale de la hanche, appendicectomie et pose de stent) et prises en charge médicales de pathologies traçantes (infarctus aigu du myocarde et accident vasculaire cérébral).

La qualité des soins a été mesurée en tenant compte des taux de réadmission et de mortalité hospitalière dans les 30 jours suivant une intervention. À gravité de séjour identique, l'analyse montre de grandes disparités de réadmission ou de décès d'un établissement à l'autre. Pour l'ensemble des établissements, la gravité du séjour initial augmente la probabilité de décès à 30 jours.

Degrès de complexité

Il existe surtout un lien entre volume d'activité important et qualité des soins pour les interventions chirurgicales complexes. Le degré de spécialisation, le niveau de technicité de l'intervention et l'importance du poids de la chirurgie dans l'établissement vont influencer favorablement la qualité des soins. En revanche, le lien entre volume de l'activité et qualité des soins n'est pas significatif lorsqu'il s'agit d'interventions courantes. Enfin l'hypothèse d'un accroissement linéaire et systématique de la qualité des soins avec l'activité semble irréaliste.

*Questions d'économie de la santé n°149, 12/2009, téléchargeable sur le site .