Présidentielle 2022 : l’Oni formule ses recommandations pour les présidentiables | Espace Infirmier
 
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17/02/2022

Présidentielle 2022 : l’Oni formule ses recommandations pour les présidentiables

L’Ordre national des infirmiers (Oni) a présenté, le 16 février, les résultats d’une consultation sur les attentes des infirmières concernant la réforme du système de santé. L’occasion de formuler des propositions aux candidats à l’élection présidentielle.

« Notre système de santé est encore considéré comme le meilleur au monde, mais il commence à être à bout de souffle, il faut donc penser à des évolutions, a soutenu Patrick Chamboredon, président de l’Oni. Le statu quo n’est plus possible, il n’est plus une option. » Et c’est justement pour connaître les attentes de la profession, dans la perspective de la présidentielle, que l’instance a mené une consultation du 14 au 20 janvier, à laquelle 60 000 infirmières ont répondu. 99 % d’entre elles pensent que l’avenir du système de santé doit être un thème majeur de la campagne électorale, 98 % estiment que le prochain gouvernement devra engager rapidement des réformes pour adapter le système de santé aux grands enjeux de demain, et 89 % pensent qu’en France, les politiques ne sont pas suffisamment conscients de l’urgence de réformer notre système de santé. « Cette réforme passe notamment par la reconnaissance de la filière des soignants et l’amélioration de l’offre de soins, ce qui implique une montée en compétences des infirmières », a-t-il ajouté.

L’infirmière accessible en premier recours

Autour de cette consultation, l’Oni a élaboré 66 propositions déclinées en quatre thèmes : accès aux soins et démocratie sanitaire, progression des professionnels de santé, nouveaux enjeux de la santé, et numérique.

Ainsi, les professionnelles de santé estiment à 97 % qu’il est impératif d’améliorer l’accès aux soins pour tous les Français, et 89 % que l’on n’a pas collectivement tiré les enseignements de la crise sanitaire concernant l’organisation territoriale de l’offre de soins. Face à ce constat, elles souhaitent renforcer l’accompagnement à domicile en développant l’autonomie de l’infirmière (93 %) ou encore favoriser l’accès direct aux infirmières (91 %). De son côté, l’Ordre propose de développer le premier recours infirmier, « d’autant plus qu’en France, il n’existe pas de désert infirmier, a rappelé Patrick Chamboredon. Les infirmières sont bridées par l’absence d’accessibilité en premier recours. Cela freine la prise en charge alors que 150 000 Idels et/ou en exercice mixte sont présentes sept jours sur sept dans les territoires. Le premier recours doit s’imposer car les patients n’ont pas toujours d’hôpital à proximité. » Il suggère ainsi d’instituer des ratios d’infirmières par patient dans chaque service de l’hôpital ou encore de permettre aux patients, en ville, d’être suivis directement par une infirmière référente coordinatrice des soins.

Montée en compétences

La progression professionnelle des soignants représente un autre chantier prioritaire et d’ailleurs, les IDE sont 85 % à juger efficace la construction d’un parcours de carrière pour toutes les infirmières, quelles que soient leur pratique et leur ancienneté. Elles sont également 84 % à vouloir un élargissement du champ d’exercice des compétences. En réponse à ces attentes, l’Oni plaide pour la mise en place d’une logique de progression avec l’instauration d’une « véritable » filière Licence/Master/Doctorat en soins infirmiers et une autonomie des IDE en matière de prévention, de prescription et de consultation. La réforme du décret de compétences annoncé en janvier par le ministre de la Santé, Olivier Véran, devrait faire avancer la donne, même si pour le moment, aucun calendrier n’a encore été défini par la Direction générale de l’offre de soins.

Investir dans une santé globale

Dans le domaine des nouveaux enjeux de santé publique, 95 % des IDE considèrent qu’il faut privilégier une approche de santé globale du patient en tenant compte de ses habitudes (alimentation, exercice physique) et qu’il est important de prévenir les nouveaux risques en santé. Elles sont 86 % à plaider pour une formation à ces nouveaux risques, et 83 % jugent par ailleurs essentiel de prendre en compte les enjeux environnementaux dans les pratiques libérales et hospitalières. L’Ordre s’associe à cette demande, et considère qu’elles doivent être formées aux nouveaux risques émergents et qu’il est impératif de favoriser leur bien-être au travail en lançant un programme national d’amélioration de la qualité de vie au travail et en développant les consultations de psychologues dédiées aux infirmières.

Enfin, elles sont 88 % à voir le numérique comme un moyen de moderniser le système de santé afin de renforcer les coopérations et proposer un meilleur suivi des patients. Elles estiment efficace d’intégrer le recours aux nouvelles technologies à la pratique et d’en garantir la formation (83 %). Des propositions retenues par l’Oni. « L’infirmière est souvent la médiatrice technologique pour lutter contre l’illectronisme des patients. Elle a donc un rôle important à jouer et doit s’en emparer », a soutenu le président de l’Oni.

Ces propositions seront présentées aux candidats à l’élection présentielle lorsque la liste sera officielle, le 4 mars prochain.

Laure Martin

- Martin L., « Présidentielle : les Libéraux de santé préparent leur réforme », Espaceinfirmier.fr, le 11/02/2022.

- Renaud A., « La FNI veut un statut médical pour les infirmières », Espaceinfirmier.fr, le 04/02/2022.

- Renaud A., « Les Idels plongent dans le grand bain de la présidentielle », Espaceinfirmier.fr, le 19/01/2022.

Les dernières réactions

  • 18/02/2022 à 20:48
    Globule
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    Et réintégrer les collègues qui ont été virés car non vaccinés... ou pas assez vaccinés !
    Cela fait des milliers d'infirmières et infirmiers dont le contrat est suspendu et qui ne peuvent percevoir ni leurs RTT ni leurs congés, c'est qui est non seulement immoral, mais surtout illégal.
    Notre déontologie nous oblige très justement à la confraternité.
    Merci donc de rajouter ces doléances aux responsables politiques.
  • 19/02/2022 à 09:16
    Dol
    alerter
    La priorité apparemment pour l'ONI est la montée en compétences des IDE....

    Par contre le salaire misérable proposé aux soignants avec sa pseudo valorisation de 183 euros dans le cadre du Segur.....ça niquel chrome.

    Si je suis pour le développement de certaines passerelles (canal de formation continue pour les AS qui souhaitent devenir IDE) par contre c'est 1 fausse solution car les écoles pour les IDE qui souhaitent progresser existent :
    . Iade
    .ibode
    .ipde
    .cadre de santé
    Il manque éventuellement 2 options
    Ismp (infirmier en psychiatrie)
    Infirmier en gériatrie et prise en charge de la dépendance

    Non le coeur du problème, c'est la maltraitance institutionnelle , le manque de moyens, le manque de médecins qui impacte toute la chaîne de soins et les salaires de merde proposés.

    Et ce seront certainement pas vos "IPA" qui vont sauver ce système de santé. " meilleur système de santé " non mais laisse moi rire !

    Ps : merci d'annuler les suspensions d'exercice avec paiement des salaires + 1 lettre d'excuse. Je connais pour ma part 1 IDE non vaccinée qui même avec ça, est tellement dégoutée qu'elle va se reconvertir dans l'informatique....Et elle a bien raison
  • 25/02/2022 à 19:45
    Caro
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    Merci de vouloir réintégrer les non vaccinés dont je fais parti
  • 26/02/2022 à 17:58
    Dedel
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    Bonjour.
    Quelqu'un pense t'il aux libéraux et à leur misérable indemnités de déplacements...??
    Qui connait un artisan un livreur ou tout autre professionnel qui vient chez vous pour 2.5 euros .Et bien nous sommes les seuls avec un carburant qui a doublé en quelques années.Et que dire d'un acte à 6.08 euros pour une prise de sang ?
    Nous sommes les oubliés de la santé et on se moque ouvertement de nous.
  • 26/02/2022 à 18:03
    Mimi
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    champagne.dmt@wanadoo.fr
  • 26/02/2022 à 18:06
    Mimi
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    Pas d'accord pour réintégrer les ide non vaccinées
    Elles mettent en danger leurs patients
    Je ne comprends pas pourquoi elles bloquent sur le vaccin
    Quand on fait pas confiance à la science on change de boulot
  • 26/02/2022 à 23:08
    Mart
    alerter
    Je ne comprends pas pourquoi nos collègues qui sont suspendus n’ont pas été défendus. Alors oui, l obligation vaccinale est nécessaire pour être ide pour certaines pathologies (hépatite ect...) mais pas pour un vaccin qui demande des rappels tous les 4 a 6 mois et dont on ne connaît pas toutes les conséquences.
  • 27/02/2022 à 11:21
    Dol
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    @ mimi : Quand votre cadre de santé vous demandera de faire fonction ASH et de nettoyer le sol pour désinfecter les lieux de soins (l'hygiène, la base du métier), ce jour-là, peut-être, vous allez changer d'avis.

    La manière dont on a traité les soignantes qui n'ont pas voulu se vacciner (à tord ou à raison, ce n'est pas le débat, ni vous ni moi sommes des scientifiques qui sont eux-mêmes divisés sur la question) est totalement scandaleuse pour ne pas dire criminel. Comment fait-on pour soigner les patients s'il n y a plus d'AS, d'IDE, de SF etc ?

    La suspension d'exercice a totalement déstabilisé les équipes et aggravé les conditions de travail. Que des IDE valident cela et approuvent la suspension DANS UN CONTEXTE DE PANDÉMIE dénote que certaines ont dû obtenir leur diplôme dans un kinder surprise, pas possible de balancer une phrase pareille.
  • 28/02/2022 à 10:22
    Tess
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    Pour faire une formation, minimum de personnel pour assurer le travail. Pas d infirmières !.
    Pour un départ en retraite, aucune infirmière en vue pour prendre le poste. Fermeture ?.
    Les infirmières n ont pas toutes "Segur". C'est une injustice. Relire la loi sur le travail.
  • 26/03/2022 à 07:25
    Idel
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    Bonjour
    Puisque l'ordre défend la profession, quand va-t-il se rebeller contre les pharmaciens qui grignotent petit à petit et acte après acte sur notre travail en ville? Vaccin antigrippal, puis surveillance hémodynamie, piluliers, tests et vaccins covid. Autant de travail en moins pour les idels. Et eux ont droit à la publicité.
    2eme chose pourquoi ne pas proposer également une augmentation des indemnités de déplacement vu la hausse fulgurante du prix du carburant ?
    Merci.
  • 26/03/2022 à 07:28
    Idel
    alerter
    Pour finir concernant la montée en compétence, je trouve cela intéressant si on m'autorise à faire des actes médicaux infirmiers esthétiques tel que injections d'acide hyaluronique ou botox. Certaines esthéticiennes (hors la loi bien sur) le font déjà et ont même pignon sur rue.
  • 04/04/2022 à 21:46
    Ninon Nikon
    alerter
    Contrairement à un syndicat auquel on adhère librement par conviction, l'Ordre nous est imposé par l'Etat en nous faisant croire qu'il est utile ( que du vent... ) .
    C'est une FAKE NEW d'avoir dit qu'on en voulait ...
    Au contraire 69% des salariés refusent d'y achérer selon la Cour des Comptes.
    A quand l'abrogation de cette bouffonnerie ?
    Comment OSENT-ils nous obliger à financer cet impôt déguisé ?

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