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L’IA peut-elle être une aide pour les cadres de santé dans l’élaboration des plannings ? Si oui, cette aide est-elle massive, “transformante” ? S’intègre-t-elle dans les principes de fonctionnement d’un établissement de santé ? Telles sont les questions que l’Anap s’est posé en organisant un duel “IA versus méthode traditionnelle”. Résultats.
L’Anap a dévoilé, lors du Salon infirmier les 26 et 27 mars à Paris, les résultats du challenge IA organisé par ses soins et pour lequel 19 cadres de santé se sont affrontés pour réaliser le meilleur planning possible. Les uns accompagnés d'une solution d'IA, les autres d’un tableur Excel.
Sur les 19 plannings les 4 premières places ont été décernées à des cadres l’ayant réalisé à l’aide d’un outil d’IA. Le cadre arrivant à la 5e place s’est appuyé sur un tableur Excel.
LE CHALLENGE
L’Anap a fourni aux participants un scénario inspiré de la vie réelle, décrivant un service de réanimation fictif composé de 59 IDE. Tout au long du challenge, les participants ont découvert différentes contraintes. « Contraintes que l’on a voulues réalistes, afin que le jury puisse vraiment évaluer la pertinence des solutions d’IA pour gérer les plannings d’un établissement de santé », explique Mathilde Dumont, experte ressources humaines à l’Anap.
Durant les 3 premières heures, les participants ont eu à créer un planning d’1 mois en respectant les contraintes règlementaires classiques – temps de travail et de repos –, mais également les restrictions médicales, les demandes de congés et les désidératas des agents.
« Tout cela en respectant une permanence des soins de jour comme de nuit ainsi que les effectifs indiqués par le directeur des soins », poursuit-elle. Après une matinée assez intense et une pause de midi bien méritée, les participants ont repris le challenge. De nouvelles contraintes ont été ajoutées. Comme dans la vie réelle, les participants ont eu à réajuster leurs plannings en y intégrant des modifications, puisqu’une épidémie a mis à l’arrêt certaines IDE du service. Mathilde Dumont : « Au bout d’un certain temps, l’épidémie est devenue tellement importante que le directeur des soins a demandé de renforcer temporairement les effectifs pour faire face à l’afflux de patients. »
Au total, les participants ont joué le jeu pendant quasiment 5 heures de travail. L’ensemble a ensuite été anonymisé et remis au jury.
UN VERDICT EN FAVEUR DE L’IA
« Ce challenge a été couronné de succès, se réjouit Matthieu Girier, directeur de la performance des ressources humaines à l'Anap. Nous avons reçu près de 390 candidatures de cadres qui ont affiché leur volonté d’y participer. Nous en avons sélectionné 20. Au final, 10 ont concouru avec IA, 9 sans IA. »
Pour l’IA, 5 éditeurs ont fait le choix de s’engager dans l’aventure (Hopia, Probayes, Swappy, Medhop et Optacare). Le jury était composé d’un représentant de l’Anap, de l’adRHess, de la FHF, de la FHP, de la FEHAP, de l’AFDS et de l’Ancim.
« Les résultats ont démontré que les solutions d’IA fonctionnent et sont capables de faire gagner du temps, affirme Matthieu Girier. Notre objectif était surtout de démontrer la pertinence de l’IA avec des solutions de différentes maturités et des solutions qui, pour certaines, ont encore du chemin à parcourir pour être au niveau attendu pour le bon fonctionnement d’un établissement. Ce qui est certain, c’est que sur les 5 solutions d’IA intégrées au challenge, celles figurant sur les 4 premières places du podium, ont prouvé qu’elles étaient capables d’apporter une plus-value à des cadres. »
GAINS D’ERGONOMIE ET DE VITESSE
Les solutions d’IA permettent de travailler très vite. Le cadre sait très vite identifier les différents sujets, équilibrer les plannings au niveau de la charge de travail, tenir compte du fait que certains agents sont fixes de jour ou de nuit, qu’un agent est en situation de grossesse, un autre pair-aidant, etc. « Pour avoir observé les cadres de santé travailler directement sur les outils, je vois bien que l’IA ne les remplacera jamais, rassure Matthieu Girier. L’idée est surtout de leur donner du temps supplémentaire pour faire autre chose que des plannings. »
ACCULTURATION DE L’IA
L’expérience a donc, semble-t-il, été riche d’enseignement pour les organisateurs. Elle a notamment révélé qu’une même IA utilisée par deux cadres différents ne produisait pas le même résultat. Matthieu Girier : « Ceci souligne à nouveau que la connaissance du cadre, sa place en tant qu’opérateur fin des demandes des collaborateurs qu’il encadre, sa connaissance du fonctionnement de l’unité, des appétences des uns et des autres, sa connaissance technique dans la réalisation des cycles de travail et de l’ensemble des outils de gestion de temps de travail, sont des éléments primordiaux. Et c’est pour cela que l’Anap continuera à être au côté des cadres pour améliorer le niveau d’expertise de l’IA. »
Élise Kuntzelmann
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