LMD : une réforme à géographie variable | Espace Infirmier
 
LMD : une réforme à géographie variable

14/12/2012

LMD : une réforme à géographie variable

Trois ans après sa mise en œuvre, la Direction générale de l’offre de soins a dressé un bilan intermédiaire de la réforme de la formation en soins infirmiers.

Lors de l’Université des cadres, début décembre, à Paris, Dominique Monguillon, conseillère pédagogique nationale auprès de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), a livré quelques-uns des premiers éléments d’évaluation de la réforme de la formation des étudiants en soins infirmiers, mise en œuvre en 2009. « Ce n’est qu’un bilan partiel, car tous les retours du terrain n’ont pas encore été analysés »,  a-t-elle précisé.

Une première partie de cette évaluation interne sera présentée début 2013 au Comité de suivi du LMD. L’évaluation externe menée par l’École des hautes études en santé publique (Ehesp) devrait avoir lieu au premier trimestre 2013, et celle de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Aeres) serait conduite en 2014.
 
« Disparités »
 
À ce jour, seule la région Pays-de-Loire n’a pas signé de convention avec les Ifsi et universités de son territoire. « Nous observons d’importantes disparités territoriales, car certains avaient anticipé la réforme et commencé à structurer leurs unités d’enseignement, mais ce n’est pas le cas partout. » Ainsi, l’intégration d’enseignements universitaires dans le cursus est inégalement observée. « Il faut dire que le nombre de professeurs disponibles est variable et que certains Ifsi sont très éloignés des universités avec lesquelles ils sont conventionnés. Le partenariat reste donc à développer. »

Résultats : des choix pédagogiques parfois malheureux, comme l’utilisation de cours sur DVD, sans accompagnement pédagogique pour l’utilisation de cet outil. Toutefois, les cours magistraux partagés avec d’autres filières de formation se mettent en place.
 
Côté étudiants, des inégalités sont également observées. Si tous se voient désormais délivrer une carte d’étudiant, elle n’ouvre pas toujours les mêmes droits en matière d’accès au logement universitaire, à l’activité sportive, aux bibliothèques, etc. « Des centres de documentation dont le niveau est également très disparate », a commenté Dominique Monguillon.
 
Un taux de réussite de 75%
 
D’ores et déjà, une réflexion est annoncée concernant le réajustement des compensations versées aux régions pour les surcoûts de formation constatés. « Nous avons noté que le nombre d’heures d’enseignement théorique et de TD a beaucoup augmenté, ainsi que le temps consacré au suivi pédagogique », a expliqué la conseillère. Les besoins matériels, en salles de cours et en équipements audiovisuels, sont supérieurs à ce qui était prévu.
 
Une autre modification est annoncée sur le plan des outils de formation, notamment l’usage du portfolio et de l’approche par compétences. « Nous avons constaté des difficultés d’appropriation de ces modalités d’encadrement des stages. Nous envisageons de suivre l’exemple d’autres professions de santé, comme les orthophonistes, qui ont développé des outils simplifiés à partir du portfolio. »
 
Pour autant, le ministère se montre satisfait des résultats obtenus aux examens, comparables aux années précédentes. « 92,15 % des candidats présentés en juin ont été admis. Et 75 % des étudiants inscrits en 2009 ont obtenu leur diplôme en 2012. Les écarts constatés entre régions et entre Ifsi sont équivalents aux dix dernières années. »
 
Sandra Mignot

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