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Comment mieux organiser les soins, fluidifier les parcours-patients et soutenir les professionnels de santé ? Face aux défis croissants de notre système de santé, la recherche de l’efficience apparaît comme une nécessité pour garantir sa pérennité. Quelle place les infirmières en pratique avancée peuvent-elles prendre dans cette réflexion ? Une thématique abordée lors du Salon infirmier/Tech & People 4Health.
« L’efficience, c’est la pertinence de la proposition du parcours de soins, qui rencontre les contraintes des ressources, a lancé en guise d’introduction Laure Guéroult-Accolas, fondatrice de l’association Patients en réseau. Lorsqu’on apprend que l’on est touché par un cancer, on se demande immédiatement si on aurait pu prévenir la maladie. La prévention est le premier levier de l’efficience. » Cela implique un système organisé avec une offre de soins adaptée et disponible. D’ailleurs, un domaine pour lequel le levier d’efficience est conséquent : le suivi des patients à domicile. « En cancérologie, nous passons 2 % de notre temps à l’hôpital, a-t-elle rappelé. La prise des traitements et la gestion de leurs effets sont en grande partie assurés à domicile, idéalement avec la télésurveillance et les parcours coordonnés renforcés. » Il faut s’y atteler.
« Le mot efficience, je le vois sous le prisme des valeurs humaines, a poursuivi Marie-Astrid Meyer, infirmière en pratique avancée, cheffe de mission pour la pratique avancée et les protocoles de coopération à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Il faut garder le prisme de l’humain avec la dimension “outillage” à travers le numérique, pour une meilleure qualité et sécurité des soins. »
LA PLUS-VALUE DES IPA
Dans cet écosystème, les IPA ont une place à prendre. Cependant, « leur rôle fait encore peur, à la fois aux infirmières et aux médecins », a-t-elle ajouté. D’autant plus que depuis la loi Rist de mai 2023, l’accès direct et la primo-prescription leur ont été accordés. « Mon rôle est de veiller à ce que ce fonctionnement soit efficient, réponde à un besoin de territoire, sans pour autant cristalliser les tensions. »
L’IPA qui travaille en coordination est un acteur clef pour assurer le lien entre la ville et l’hôpital. Les patients pris en charge par des IPA « en sont d’ailleurs particulièrement satisfaits, a fait savoir Laure Guéroult-Accolas. Ils voient leur présence comme un vrai bénéfice pour leur suivi, ils se sentent plus écoutés. » Des études étrangères ont démontré la plus-value médico-économique des IPA dans les pays où elles exercent. « Mais nous devons organiser nos propres études françaises, évaluer leur implantation sur le terrain et montrer l’impact sur le système de santé », a soutenu Marie-Astrid Meyer. Des données qui pourraient renforcer le déploiement des IPA sur le territoire.
La profession se saisit également des outils numériques dans le cadre de son exercice. « La télésurveillance est particulièrement utile car si nous constatons, à distance, que les paramètres de notre patient sont bons, nous pouvons alors décaler son rendez-vous au bénéfice d’un autre, ce qui est efficient », a donné en exemple Marie-Astrid Meyer. Pour autant, « toute la démarche prend du temps car la mise en place de l’intelligence artificielle implique de nombreux tests et un apprentissage pour les professionnels », a conclu Nolwenn François, experte des stratégies hospitalières et de la transformation organisationnelle à l’Agence du numérique en santé (ANS).
Laure Martin
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