Le moral des libérales en berne | Espace Infirmier
 
Le moral des libérales en berne

01/02/2013

Le moral des libérales en berne

Championnes de l'optimisme l'an dernier, les Idels sont gagnées par la morosité ambiante, selon l'édition 2013 du Scan Médiforce. Leur situation économique reste relativement bonne.

« L'épidémie de sinistrose » a fini par toucher les infirmières libérales. C'est ce que révèle la seconde édition du Scan CMV Médiforce, étude menée en juillet dernier auprès de 500 professionnels de santé libéraux (1) et publiée le 22 janvier. « Championnes de l'optimisme » l'an passé, les Idels seraient aujourd'hui gagnées par « un certain vague à l'âme ». Sur une note de 1 à 10, en 2012, elles ont évalué leur situation professionnelle à 6,2, contre 7,1 en 2011. C'est toutefois plus que la moyenne générale (5,4).

Inquiétudes sur l'avenir

L'avenir leur semble plus sombre encore : les libérales lui donne un petit 5,4. Baisses des revenus, augmentation des charges, contraintes administratives et réglementaires (citées par 13 % des soignantes), baisses de remboursement des médicaments, dévalorisation de la profession... les sources d'inquiétude sont multiples. La moitié des Idels interrogées se sentent également menacées par la concurrence : 30% déclarent leur activité professionnelle pénalisée par Internet, et notamment par les sites développés par les consoeurs, et 20% par l'automédication. Ce climat d'incertitude pousse les libérales à se regrouper en cabinet : alors que 42 % des sondées le sont déjà, 33 % l'envisagent dans les cinq prochaines années (voir infographie ci-contre).

La morosité ambiante n'empêche pas 65% des Idels d'affirmer qu'elles choisiraient certainement la même voie, contre seulement 35 % des pharmaciens. C'est, toutefois, 12 points de moins que lors de la précédente enquête ; par ailleurs, 18 % des libérales sondées ont indiqué qu'elles n'exerceraient « probablement pas » le même métier. Elles sont également moins nombreuses que l'an passé à recommander l'exercice de leur profession : 40 % la conseilleraient certainement, contre 65 % en 2011.

30 000 kilomètres par an

Sur le plan économique, les Idels tirent leur épingle du jeu. Plus de la moitié d'entre elles (58 %) affirment que leurs honoraires sont restés stables et 15% estiment qu'ils ont même augmenté. Le nombre d'actes est identique pour 43 % des sondées et en augmentation pour 35 % d'entre elles. La crise et le chômage ne semblent pas avoir affecter leurs relations avec la patientèle : 40 % des infirmières assurent que leurs patients acceptent comme avant les soins proposés et 42% rapportent des refus de traitement pour des raisons économiques, des proportions identiques à l'an passé. Les besoins de trésorerie des soignantes sont essentiellement justifiés par le règlement des charges sociales (56 %), le remboursement des crédits (33 %) et les paiements différés de la CPAM (28 %).

En matière d'investissements, les Idels seraient plus frileuses que les autres professionnels de santé : « seules » 65 % ont investi dans l'achat de matériel médical, 63 % dans un équipement informatique (contre 81 %, en moyenne, toutes professions confondues) et 10 % ont acheté un cabinet ou réalisé des travaux (contre 37 %, en moyenne). Priorité à la voiture : dans les deux prochaines années, 53 % affichent leur intention d'acheter un véhicule professionnel. Avec près de 30 000 kilomètres effectués en moyenne chaque année (+33 % par rapport à 2011 !), les infirmières sont encore une fois les plus grandes conductrices de tous les professionnels de santé (15 642 km/an en moyenne).

À l'instar des autres professionnels de santé, les Idels sont plus que jamais connectées : 82 % des sondées utilisent Internet chaque jour dans un cadre professionnel. Une grande majorité (90 %) consulte des sites d'informations, 45 % des sites de formations professionnelles et une même proportion des sites de e-commerce, notamment de matériel médical. Les sites de l'Assurance maladie (Ameli), de leur banque, du Vidal, des Pages jaunes/blanches et des laboratoires sont les plus prisés des libérales. En revanche, elles ne sont que 2 % à avoir créer leur propre site internet pour informer sur leurs activités.

Texte: Aveline Marques
Infographie: Franck Lhermitte

 

1- Médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, infirmières, kinésithérapeutes, vétérinaires, radiologues et biologistes.

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