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L'émergence du leadership infirmier en France a débuté avec le référentiel des IPA en 2018. Il se poursuit avec le nouveau référentiel de formation qui entrera en vigueur en septembre 2026. Mais qu’est-ce que cela implique pour la profession ? Une réflexion abordée lors du Salon infirmier.
« Le leadership peut s’intégrer dans les 5 catégories de sciences infirmières à savoir les sciences fondamentales, la pratique clinique, la formation, le management ou encore la politique », a rappelé Loïc Martin, maître de conférences en sciences infirmières à l'Université de Rouen Normandie, lors de la conférence dédiée au Salon infirmier. Mais quelles sont les caractéristiques d’un leader ?
« Lorsqu’on veut être dans le leadership, il est impossible de foncer tête baissée, a témoigné Eva Ester Molina, IPA en oncologie digestive à l’Institut Curie (Ile-de-France). Il faut être à l’écoute des autres et à l’affût des nouvelles recommandations. C’est ce qui va nous placer en posture de leader. » Selon elle, en raison du temps passé auprès des patients, les infirmières, qui ont d’eux une vision holistique, peuvent tout à fait endosser ce rôle de leader auprès des autres professions de santé.
« Ce qui m’anime avec la notion de leadership, c’est comment mieux faire ensemble et comment créer du lien », a poursuivi Christelle Galvez, directrice des soins au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard à Lyon.
LES ATTRIBUTS DU LEADER
Cependant, être leader ne s’improvise pas. « Cette capacité à conduire d’autres personnes dans des organisations pour une amélioration de la qualité de soins implique de détenir des compétences », a rappelé Loïc Martin.
Le leadership en santé rassemble 4 caractéristiques :
• Personnaliste, à savoir les attributs de la personne, qui se doit d’être humble, engagée, réflexive, créative et qui doit oser prendre des risques.
• Interactionniste, à savoir la relation entre le leader et le collaborateur. « Être leader implique d’entretenir des relations avec les autres, d’être facilitateur de leur développement professionnel, d’être fier de leur réussite, a soutenu Loïc Martin. Le leader doit savoir écouter ses collaborateurs et être capable de comprendre les situations. »
• Situationnelle, c’est-à-dire une capacité d’adaptation du leader dans son environnement pour atteindre les objectifs fixés. Il doit savoir anticiper, avoir un regard en intra et en extra, et être facilitateur du changement.
• Temporo-développementale, puisque conserver son leadership dans le temps implique de se former. Il s’agit d’un processus évolutif.
« Le leadership doit être incarné au quotidien dans les services, a insisté Christelle Galvez. Il est temps que les infirmières sortent de leur posture habituelle et prennent toute leur place tout en se soutenant, pour inventer des nouvelles organisations. Il est tout à fait possible de se lever pour affirmer qu’il est possible de faire mieux. » Pour y parvenir, il faut se sentir légitime, donc se former, faire preuve de courage tout en étant humble, ne pas être dans la force mais dans l’écoute, au service de la collectivité et des patients.
Laure Martin
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