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24/02/2025

LE CNPI PROMEUT UNE REFONTE DE LA PROFESSION INFIRMIÈRE

C’est un livre blanc de plus de 200 pages que le Conseil national professionnel infirmier (CNPI) a rendu public le 13 février. Consacré à l’évolution de l’exercice et de la formation des infirmières, il devrait peser dans les débats à venir pour la profession.

Alors que la proposition de loi du député Frédéric Valletoux visant à renforcer le rôle des infirmières va débuter son parcours parlementaire et que les travaux sur la réingénierie de la formation infirmière sont toujours en cours, le CNPI entend apporter sa pierre à l’édifice des discussions et décisions à venir.
« Il est vraiment important pour nous de pouvoir affirmer les travaux de la profession infirmière de manière scientifique, souligne Thierry Amouroux, vice-président du CNPI. Nous souhaitons partager et appuyer la réflexion sans être dans la revendication mais dans la construction professionnelle de façon étayée. Nous entendons affirmer de manière claire nos positions avec des données étayées par des références nationales et internationales, ainsi que des recommandations fondées sur les preuves. »

QUATRE ANS DE TRAVAIL
Ce Livre Blanc, résultat de 4 années de travail, est organisé en 4 parties :
- la 1re partie rend compte des travaux initiés par le CNPI sur la période de janvier 2020 à mai 2023 à partir des concepts structurant la discipline infirmière, des constats issus de retours d’expériences des différents modes d’exercice des infirmières généralistes, des freins comme des leviers identifiés pour la pratique et la formation infirmières ;
- la 2e partie fait le point sur les travaux contributifs du CNPI au groupe technique Référentiel Activités/Référentiel Compétences coordonné par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) sur la période de juin 2023 à février 2024 ;
- la 3e partie détaille les contributions du CNPI dans le cadre des groupes de travail pilotés conjointement par la DGOS et la Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) concernant l’ingénierie pour la formation initiale infirmière sur la période de février 2023 à août 2024 ;
- la 4e partie questionne les modalités pour ancrer durablement la filière universitaire française en sciences infirmières et garantir un processus de professionnalisation optimisé de l’entrée en formation initiale jusqu’à la diplomation, l’intégration à la première prise de poste et la suite de la trajectoire professionnelle.

DES ÉVOLUTIONS POUR LA PROFESSION
Face aux défis croissants du système de santé, le CNPI entend proposer une refonte ambitieuse de l’exercice infirmier et du parcours de formation, « afin de mieux répondre aux besoins de la population et de renforcer la reconnaissance des compétences infirmières, » soutient Thierry Amouroux.

Parmi les préconisations clés du Livre Blanc :
- la reconnaissance officielle des consultations infirmières en prévention, éducation à la santé, orientation et coordination du parcours de soins, pour renforcer leur impact sur la santé publique et répondre aux besoins croissants de la population ;
- la prescription infirmière élargie aux produits de santé et examens complémentaires nécessaires à l'exercice de la profession ;
- l’accès direct et le développement du statut d’infirmier référent ;
- le renforcement de la formation théorique et clinique, notamment en psychiatrie, à l’école, au travail, en soins critiques et auprès de l’enfant ;
- l’allongement de la formation universitaire à 4 années, pour mieux préparer les futurs professionnels aux responsabilités croissantes, liées à l’évolution des besoins de santé, des missions et des compétences. « Nous souhaitons vraiment peser sur la réforme de la formation, car cela fait plus de 50 ans que les infirmières sont formées en 3 ans, alors que les pratiques médicales ont évolué tout comme les compétences infirmières, rappelle Thierry Amouroux. Il faut donner plus de temps aux étudiants pour l’acquisition de ces compétences. » Pour le CNPI, cette 4e année serait aussi un facteur d’attractivité, d’intégration et de fidélisation des étudiants car aujourd’hui « nous déplorons 30 % de perte d’effectifs en cours de formation, souligne-t-il. Les Conseils régionaux qui financent la formation doivent se questionner sur l’intérêt de continuer dans cette logique du tonneau percé et d’arrêter cette concentration extrême de la formation ; »
- dernière préconisation : l’identification de la fonction tutorale comme une activité en soin. « Dans les faits, il n’y a pas de temps et de moyens dédiés, cela doit changer, » insiste Thierry Amouroux.

Et de conclure : « Dans le cadre de l’actualité à venir, nous allons défendre nos positions. Il faut reconnaître les compétences infirmières et sortir d’une réglementation obsolète qui freine notre activité quotidienne afin que le service et l’accompagnement des patients soit assuré le mieux possible. »

Laure Martin

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