Titre de l'image

19/03/2025

LA SOUFFRANCE DES SOIGNANTS EST L’INDICE D’UN GRAND INVESTISSEMENT

Pascale Brillon est professeure de psychologie à l’université du Québec à Montréal. Elle a fait de la prévention du trauma vicariant et de la fatigue de compassion chez les soignants ses domaines de prédilection. Nous l’avons rencontrée au congrès de la Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD). Interview dans L’INFIRMIÈR.E.

Interview en vidéo

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à la souffrance des soignants ?
Au cours de ma carrière de psychologue clinicienne, j’ai été en contact avec des personnes victimes d’agression sexuelle ou physique, de séquestration, de torture, d’accident de la vie, mais aussi des personnes endeuillées traumatiques, qui avaient perdu des proches de façon dramatique, par homicide ou suicide. C’était un travail très exigeant, en contact avec une souffrance intense. En parallèle, je rencontrais des collègues qui faisaient le même métier que moi et qui décidaient de quitter la profession, épuisés par ce qu’ils vivaient au quotidien. Ils se sentaient comme « contaminés » par leur contact avec les victimes. Cela m’a beaucoup touchée et je me suis interrogée sur la meilleure manière de les aider. Comment entretenir cette vitalité de soignant quand nous soutenons tous les jours des personnes en détresse, quand nous entendons quotidiennement des récits de vécus douloureux ? C’est à ce moment-là que j’ai développé une expertise sur le sujet.

Vous décrivez deux syndromes qui guettent le soignant en contact avec une population en situation de détresse et de douleur : le trauma vicariant et la fatigue de compassion. Pouvez-vous nous expliquer ces deux concepts ?
Le trauma vicariant implique une teneur anxieuse et découle d’une exposition à des personnes qui nous ont raconté des traumas. Cette transmission peut provoquer, chez le soignant, des réactions post-traumatiques par procuration…
Quand on parle de fatigue de compassion, on touche plutôt à la sphère de la lassitude, de la fatigue relationnelle, qui ne découle pas seulement de contacts avec des patients qui ont vécu des traumatismes mais de tout contact avec ceux qui éprouvent une détresse psychologique intense…
Ces syndromes, qui sont très souvent étudiés chez les soignants, ne leur sont toutefois pas exclusifs : les travailleurs humanitaires y sont également exposés, ainsi que tous ceux qui œuvrent dans le domaine de la justice, avocats ou membres de la magistrature qui sont témoins de scènes de crime, de rapports d’autopsie, de récits de victimes. Il est édifiant de constater qu’en décrivant ces syndromes, en démocratisant la parole, leur intérêt clinique et scientifique ouvre des champs d’intérêts beaucoup plus larges…

L’interview compléte dans L’INFIRMIÈR.E

À découvrir

Toutes nos formations de santé :

- Gestes et soins d’urgence
- Douleur
- Expertise soignante et relations dans le soin
- Management de la qualité et des risques
- Droit et éthique
- Gérontologie et gériatrie

- Santé mentale et handicap
- Santé, qualité de vie et des conditions de travail
- Incendie et sécurité au travail

Feuilleter le catalogue
Demander le catalogue en version pdf à contact@sauvgard.com