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Alors que les membres des groupes de travail sur la réingénierie de la formation infirmière poursuivent leur réflexion, des premiers éléments concernant la réforme commencent à être rendus publics notamment le report de son entrée en vigueur à septembre 2026.
Longtemps tenu secret, le contenu des échanges au sein des groupes de travail sur la réingénierie de la formation commencent à se dévoiler. Fin février, c’est le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) qui a, le premier, communiqué sur le sujet, révélant qu’au cours d’une réunion du comité de pilotage du Comité de suivi (COSUI) organisée le 21 février, les conseillers des ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, ont confirmé le report à septembre 2026 de l’entrée en vigueur du nouveau référentiel.
Une décision saluée par le Cefiec et par la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi). « En raison notamment des différents remaniements politiques, les travaux ont pris du retard, souligne Michèle Appelshaeuser, présidente du Cefiec. Les formateurs et les équipes pédagogiques des Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) redoutaient que les textes sortent avant l’été pour une application dès septembre 2025. » Les craintes d’une mise en œuvre précipitée du nouveau référentiel ne sont désormais plus qu’un lointain souvenir.
LAISSER DU TEMPS POUR LA CONSTRUCTION DES PROGRAMMES
Pour autant, « nous souhaitons que les textes sortent au plus tôt afin de laisser une année entière aux équipes pédagogiques pour construire les enseignements et garantir leur conformité aux besoins », fait savoir Ilona Denis, présidente de la Fnesi, rappelant que la réforme concerne 340 établissements et va impacter environ 100 000 étudiants.
Les arrêtés relatifs au nouveau référentiel de formation devraient être publiés à l'horizon de l'été 2025 et il semblerait que le texte à venir soit moins prescriptif que le précédent. C’est la raison pour laquelle le Cefiec invite d'ores et déjà l'ensemble des équipes des Ifsi, des milieux cliniques et des universités – amenées à délivrer le diplôme – à engager une co-construction de la formation infirmière de demain. L’occasion de mutualiser les ressources et de partager les connaissances notamment sur l’ingénierie pédagogique. « La profession est réglementée, de fait, la marge de manœuvre concernant la construction de la formation va s’exprimer dans un espace restreint, pointe Ilona Denis. Nous ne devrions pas constater de très grands écarts entre les établissements. Cependant, l’enjeu va être d’adapter le cadre national aux réalités des territoires ainsi qu’aux moyens humains et matériels disponibles. »
MAINTIEN D’UNE FORMATION EN 3 ANS
Autre information ministérielle : la formation des futures infirmières n’a pas vocation à être allongée d’une année. La formation en 4 ans est un vœu du Conseil National Professionnel Infirmier (CNPI) qui n’est pas partagé par le Cefiec. « Nous défendons les 3 ans de formation car nous voulons rester dans le système Licence-Master-Doctorat, rappelle Michèle Appelshaeuser. De plus, l’allongement d’un an de la formation n’aurait pas garanti sa meilleure qualité. Nous pensons plutôt qu’il faut revoir les enseignements et préserver un équilibre pour le bien-être des étudiants. »
Des arguments soutenus par la Fnesi qui considère qu’un « passage à 4 ans acterait un retour un arrière par rapport au rapprochement avec la formation universitaire », soutient Ilona Denis. De plus, la mise en œuvre d’une telle réforme voudrait dire une année blanche sans aucune infirmière entrant sur le marché de l’emploi, inenvisageable pour les deux organisations dans le contexte actuel.
Et quid des financements versés par les régions pour cette 4e année ? « Les 3 ans sont déjà très intenses et les étudiants en soins infirmiers confrontés à la précarité et au mal-être, souligne la présidente de la Fnesi. Difficile dans ce contexte d’envisager une année supplémentaire. »
En attendant de connaître plus précisément le contenu du texte, les groupes de travail poursuivent leur réunion a minima en mars et en avril.
Laure Martin
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