L’hôpital Begin déploie la fonction d’infirmière coordinatrice | Espace Infirmier
 
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Émilie Trividic, Idec, et Olivier Lengagne cadre supérieur de santé en charge du pôle médico-technique au sein de l’hôpital Bégin

16/11/2021

SALON INFIRMIER

L’hôpital Bégin déploie la fonction d’infirmière coordinatrice

Pour agir sur la réduction des durées moyennes de séjours en chirurgie, l’hôpital d’instruction des armées Bégin, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), a intégré la fonction d’infirmière de coordination. Lors du Salon infirmier, deux membres de l’équipe ont présenté leurs réflexions sur l’évolution de leur organisation.

Manque de collaboration entre les acteurs, d’anticipation des modalités de sortie et de coordination du parcours patients : ces constats établis en 2018 ont permis d’expliquer pourquoi, au sein du service de chirurgie du centre des consultations externes de l’hôpital Bégin, la durée moyenne de séjour (DMS) des patients était plus élevée que la DMS nationale. « Nous nous sommes donc interrogés sur la formalisation d’un parcours patient coordonné, dans l’objectif de réduire la DMS tout en répondant aux attentes des patients », a fait savoir Olivier Lengagne, cadre supérieur de santé en charge du pôle médico-technique au sein de l’hôpital Bégin, lors du Salon infirmier.

Anticiper les besoins

En janvier 2019, l’équipe a fait le choix de former une infirmière d’évaluation et d’éducation (INEE). « Elle avait pour fonction d’organiser des rendez-vous avec les patients, juste après leur entretien avec le médecin anesthésiste, pour leur transmettre davantage d’informations, évaluer leurs besoins et leur niveau de dépendance afin d’amorcer et d’organiser au mieux leur sortie », a expliqué Olivier Lengagne. Deux outils étaient privilégiés : le service de retour à domicile Prado et le logiciel ViaTrajectoire, qui propose une aide à l’orientation personnalisée. Pour amorcer cette nouvelle mission de l’INEE, trois spécialités ont été ciblées : prothèse totale de genou en chirurgie orthopédique, prostatectomie en urologie et colectomie en chirurgie viscérale.

L’équipe a également créé un outil de suivi sur la base d’un tableau Excel dans lequel l’INEE inscrivait la raison de la venue du patient et amorçait sa sortie, avant de le transmettre aux cadres au moment de l’hospitalisation de la personne. « Cette solution a permis d’anticiper les besoins du patient », a précisé le cadre supérieur de santé. Après sept mois d’étude, l’équipe a noté une réduction de la DMS de trois jours en chirurgie orthopédique, de deux jours en chirurgie viscérale, mais aucun changement en urologie. « Nous avons aussi constaté un biais puisque si nos objectifs quantitatifs ont été atteints, nous n’avons pas eu l’idée, à cette période, de mener une étude qualitative vis-à-vis des patients, a reconnu Olivier Lengagne. Néanmoins, aucun patient ne s’est plaint de notre travail. »

Création d’un parcours patient structuré

Parallèlement à cette première expérimentation, d’autres modalités de prise en charge se sont progressivement déployées avec la chirurgie ambulatoire ou encore la mise en place de l’hospitalisation chirurgicale en J0. « Avec ces évolutions, nous avons alors réfléchi à la mise en place d’un parcours patient en chirurgie », a indiqué Olivier Lengagne. Cela a conduit à la création d’un poste d’infirmier bed manager, d’une cellule de préadmission chirurgicale réunissant tous les acteurs au sein de la même unité et à la fusion du poste de l’INEE avec celui de l’infirmière de coordination (Idec) du parcours ambulatoire, préexistant. « L’INEE ne voyait que les patients de chirurgie conventionnelle, et l’Idec uniquement ceux en ambulatoire, a-t-il poursuivi. Les deux postes ont donc fusionné pour recevoir l’ensemble des patients. » Désormais trois Idec et une infirmière bed manager interviennent dans le service.

Rassurer les patients

« Cette nouvelle fonction nous permet de toucher l’ensemble des patients afin de répondre à leurs besoins, a indiqué Émilie Trividic, Idec au sein du service, exerçant également en stomathérapie. Je fais l’interface entre le chirurgien et le patient, en reprenant avec ce dernier l’ensemble de son parcours de soins afin de m’assurer qu’il a bien compris le déroulement de son hospitalisation. » Elle peut également être amenée à réexpliquer la procédure chirurgicale et les suites de soins. « Je prépare son hospitalisation en vérifiant que tous les examens nécessaires ont été effectués et communiqués afin d’éviter le report des interventions. » Elle identifie aussi les difficultés éventuelles sur ViaTrajectoire tout en contactant les cadres pour les informer des éléments nécessaires à la bonne prise en charge du patient. L’ensemble des données sont tracées dans le dossier patient afin que l’équipe soignante soit aussi informée.

Cette anticipation des besoins permet d’améliorer la prise en charge et de réduire le temps d’hospitalisation « en lançant les démarches pour la prise en charge postopératoire en libéral ou dans des centres de convalescence », a fait savoir l’Idec, précisant que cette organisation était également rassurante pour les patients et les familles. Aujourd’hui, l’équipe est satisfaite de ce parcours performant, mais ne ferme pas la porte à d’autres évolutions avec, par exemple, la mise en place de la téléconsultation infirmière.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 18/11/2021 à 18:29
    Dorine
    alerter
    J'ai pu constater la nécessité de cette fonction essentielle dans le service des transplantations rénales à l'Hôpital Necker de Paris .
    Ancienne cadre infirmière , le service dans lequel je travaillais en aurait eu grand besoin ! C'est à généraliser !!
    Bien cordialement .
    Dorine
  • 19/11/2021 à 10:59
    PR
    alerter
    Bonjour Olivier,
    Bravo pour le travail mené autour de la trajectoire du patient qui est une réalité et une nécessité des organisations de soins. Ajuster l'offre de soins afin de répondre au plus prêt aux besoins des usagers dans leur orientation est une priorité pour une continuité de soin optimale. Cette démarche suppose d'établir une analyse fonctionnelle des réels besoins du patient pour une prise en charge et un accompagnement efficient. Cette démarche demande également de repenser les collaborations et partenariats avec les réseaux de soins externes qui vont se développer de façon exponentielle dans les années à venir. Bravo à vous et vos équipes pour cette excellente réflexion.
    Régine PELLOUX (responsable pédagogique IFCS-CRF).

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