INFIRMIÈRE EN SANTÉ MENTALE : SI LOIN, SI PROCHE

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En psychiatrie, les idées reçues ont la vie dure. Les premiers à en souffrir sont les patients, stigmatisés, incompris, voire discriminés par un système de santé historiquement bâti pour soigner ce qu’on appelle, selon une terminologie contestée par les spécialistes de la santé mentale, « le somatique ». Mais les soignants exerçant dans le secteur sont eux aussi souvent catégorisés comme des professionnels à part : les infirmiers sont perçus comme devant être « armés » mentalement pour affronter la supposée noirceur de leur métier ; on les imagine dotés d’une force et d’un courage hors du commun pour faire face au comportement jugé inquiétant de leurs patients… quand on ne les soupçonne pas de partager en partie les pathologies dont souffrent ces derniers. Derrière ces stéréotypes, il y a des soignants qui développent un exercice qui a certes ses particularités, mais qui reste fondamentalement le même que celui d’autres spécialités, comme la chirurgie ou la cardiologie : il s’agit avant tout de répondre au mieux aux besoins du patient. Et la beauté de cette tâche en psychiatrie, c’est que la diversité des moyens pour y parvenir est presque infinie.

« La psychiatrie est la spécialité médicale dans laquelle le soin relationnel est le plus travaillé », note le Pr Franck Bellivier, délégué interministériel à la psychiatrie et à la santé mentale. Voilà qui place, selon ce psychiatre, chef de service au sein du groupe hospitalier Saint-Louis, Lariboisière, Fernand-Widal (AP-HP), l’infirmière au centre des prises en charge du secteur et ce, de façon protéiforme.